23.04.03 -
Nigéria : Un vote pacifique et quelques ombres.
En
parlant de la victoire électorale du président sortant Olusegun Obasanjo,
le responsable du principal groupe de "monitorage électoral",
expression de la Conférence Episcopale du pays, définit le vote de samedi
de vote "pacifique dans l'ensemble, bien qu'il n'ait pas encore été
libre et transparent".
30.000 observateurs catholiques (sur un total de 50.000 représentant
près de 200 organisations indépendantes) sur les 120.000 bureaux de
vote du territoire nigérian, ont supervisé le déroulement
de ces élections. LeP. Iheanyi Enwerem était le coordinateur
de ces observateurs. Pour ce religieux dominicain, le pays le plus peuplé
d'Afrique vient de passer dans le calme un test électoral décisif pour
tout le continent.
Cependant, le scrutin a été caractérisé par de "nombreuses fraudes":
"nos observateurs ont enregistré des cas évidents: dans l'Etat d'Anambra,
par exemple, les responsables électoraux du gouvernement ont annoncé
les données d'un bureau de vote qui n'avait pas même été ouvert".
Le dominicain, également président de la Commission" justice, développement,
paix" et de la communication de la conférence des évêques du Nigeria,
dénonce la collusion de plusieurs fonctionnaires de la Commission électorale
nationale indépendante (INEC) qui, dit-il, "devrait être indépendante
mais de fait, est liée au gouvernement."
"Nous avons les preuves, dit-il, que dans certaines circonstances,
les irrégularités ont été commises sous les yeux des délégués de l'INEC
qui déclare, surtout pour favoriser le parti du président Obasanjo,
qui contrôle la police, l'armée et une partie de l'appareil bureaucratique".
Mais au Nigeria, territoire d'un million de kilomètres carrés, qui compte
60 millions d'électeurs sur près de 130 millions d'habitants, le scrutin
s'est tenu selon de bonnes modalités. Certes, le Père Enwerem dénonce
la persistance de poches de violence dans le sud, où se trouve la turbulente
zone du Delta du Niger, où des homicides politiques et des affrontements
s'étaient produits à le veille des élections.
Alors que d'autres groupes de monitorage électoral, dont l'Union Européenne,
confirment de nombreux épisodes d'irrégularités, pour le responsable
des observateurs de l'Eglise nigériane, ces présidentielles ont également
des aspects positifs. "L'élément le plus encourageant a été la massive
participation des électeurs : ceci signifie que les Nigérians sont prêts
à assumer leurs responsabilités politiques. Nous devons cependant souligner
que tous les principaux partis, en particulier celui au pouvoir, ont
démontré être peu démocratiques. Il est encore trop tôt pour penser
qu'au Nigeria, traumatisé par 30 ans de pouvoir militaire, la démocratie
est arrivée. Nous somme tout de même sur la bonne voie". (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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