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23.06.03 - Ouganda : Nuit et jour en alerte.

Comme ils l'avaient annoncé, les rebelles de l'Armée de Libération du Seigneur (LRA) multiplient ent leurs offensives et ils ont attaqué dans la nuit d'hier la ville de Gulu, chef-lieu du district du chef-lieu septentrional ougandais.

Cette attaque visait le quartier de Pece, à la périphérie est de la ville, peu après minuit. L'offensive de la LRA a été repoussée par les soldats gouvernementaux qui ont engagé un affrontement armé d'une demie heure contre les "olum".

Le bruit des tirs s'est fait clairement entendre du centre ville, où les responsablesreligieux du nord de l'Ouganda ont passé la nuit aux côtés des enfants faisant tout pour échapper aux rebelles de la LRA de Joseph Kony qui les enlèvent, puis les entraînent pour devenir des soldats modèles.

"Il s'agit d'un geste de solidarité à l'égard des victimes de la guerre qui ensanglante le nord de l'Ouganda", a déclaré Mgr John Baptist Odama, archevêque de Gulu et président de l'ARLPI (Acholi Religious Leaders' Peace Iniziative), le cartel qui réunit les chefs des diverses religions présentes dans la région. "En tant que pasteur, je ressens le besoin de rester aux côtés des plus jeunes qui représentent le futur de cette terre qui est depuis trop longtemps tourmentée par des violences en tous genres".

Le vice-président de l'ARLPI, l'évêque anglican, Mcleord Baker Ochola ainsi que d'autres religieux ont participé à cette initiative. "Avec ce geste nous voulons retenir l'attention de l'opinion publique nationale et internationale sur cette guerre oubliée dont les médias ne parlent jamais".

"Dormir dans cette position n'est pas du tout confortable, pourtant nombreux sont ceux qui le font depuis longtemps, des milliers de personnes", a expliqué P. Soto, responsable de la section Justice et Paix de l'archidiocèse de Gulu. "Cette nuit à côté de moi se trouvait un jeune garçon de 12 ans qui, depuis le mois de janvier dernier, passe toutes ses nuits ici, dehors".

"Durant la journée, la vie de ces jeunes semble normale, ils vont à l'école, ils mangent, étudient, jouent chez eux, mais le soir leurs parents préfèrent les envoyer dans le centre ville, où, même s'ils doivent dormir à la belle étoile, les possibilités d'être enlevés par les rebelles diminuent".

Le cadre général de la situation dans le nord de l'Ouganda est dramatique: la guerre civile est en train de se transformer en un lent génocide des populations qui vivent dans les districts de Gulu, Kitgum, Pader, Apac et Lira. Sur une population d'1,4 millions appartenant à l'ethnie acholi e lango, on compte environ 850.000 évacués qui vivent dans des conditions désespérées en raison du manque croissant de nourriture et de médicaments. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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