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25.06.03 - Soudan : Une initiative positive.

Conduire l'Union Européenne et le gouvernement du Soudan à un dialogue politique continu et bénéfique, el est le thème central qu'a étudié le 27 juin une conférence organisée auprès du Parlement de Strasbourg.

La Coalition européenne pour le pétrole au Soudan, composée de plus de 80 organisations internationales impliquées dans des activités de développement et de soutien des droits de l'Homme vient de se réunir. Les objectifs politiques de la discussion - stabilité du gouvernement, enracinement de la démocratie, respect des droits de l'Homme, soutien des initiatives privées - constituent une autre facette de l'objectif considéré comme prioritaire par la Coalition européenne: l'avènement de la paix pour mettre fin à une guerre qui lacère l'état d'Afrique centrale depuis plus de 20 ans.

Malgré le prolongement de six mois du cessez-le-feu, annoncé hier matin par le gouvernement de Khartoum et les rebelles de l'Armée de Libération Populaire du Soudan (SPLA), "la paix et la stabilité sont encore plutôt lointaines", a déclaré Mgr Cesare Mazzolari, évêque de Rumbek dans le Soudan méridional.

"L'initiative des organisations européennes est très positive", poursuit le prêtre, "car elle indique l'attention d'une autre partie du monde sur la situation alarmante qui investit le Soudan méridional. Les Etats-Unis ont en effet déjà accueilli une conférence analogue de même a fait la Ligue des pays arabes au Caire il y a quelques mois".

Les fonds que ces conférences décident d'allouer bénéficient à la région méridionale du pays "où encore aujourd'hui les populations sont contraintes de vivre dans des conditions à la limite de la pauvreté et du désespoir".

La rencontre du Caire a cependant soulevé quelques mécontentements: "Les fonds mis à disposition à cette occasion ont en effet été confiés à une délégation de personnes très proches du gouvernement central d'Omar Hassan Ahmed el-Beshir et la majorité d'entre eux appuie ses instances unionistes".

Tandis que la population du sud, majoritairement chrétienne et animiste, demande de longue date l'autodétermination. Khartoum n'a donc pas abandonné des visées sur les régions méridionales du pays, dont le sous-sol est particulièrement riche. "Ils ont fini de nous bombarder pour donner d'eux une image meilleure à l'étranger", poursuit l'évêque sur un ton préoccupé, "et ils tentent à présent d'apaiser la douleur et de réparer leurs erreurs on promettant ce dont la zone a urgemment besoin, à savoir des écoles et des hôpitaux".

Sa conclusion est nuancée, entre espoir et déception: "Une intervention européenne nous protégerait aussi de la malice avec laquelle le régime de Khartoum nous a traités jusqu'à présent". Ce n'est pas prce que le caméléon change de couleur qu'il n'est plus un caméléon. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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