09.07.03 -
Burundi : Les civils sont des cibles.
Le
mardi 8 juillet, à l'aube les affrontements ont repris dans les zones
sud de Bujumbura qui opposent les rebelles des Forces Nationales de
Libération (FNL) aux forces gouvernementales.
Durant toute la matinée des milliers de personnes apeurées ont fui des
quartiers de Musaga et de Kanyosha, les plus frappés par la pluie de
feu tirée par les forces gouvernementales pour riposter à l'attaque
avec artillerie lourde des FNL, le second groupe rebelle du pays. A
10 heures environ (heure locale) un obus est tombé dans la zone du grand
séminaire, non loin de la cathédrale et du centre de la capitale, causant
la fermeture immédiate et l'évacuation des bureaux commerciaux ainsi
que les sièges des organisations non gouvernementales.
Il n'est pas clair si l'armée, qui a bombardé hier avec quelques hélicoptères
les positions des FNL dans la périphérie méridionale, a réussi à repousser
les rebelles hors de la ville. A Bujumbura on respire un climat de forte
tension suite à cette attaque, une des plus dures de ces derniers mois
de la part des FNL. Quelques officiers gouvernementaux ont demandé la
disponibilité d'une salle du Centre des Jeunes de Kamenge, géré par
les missionnaires savériens, pour y organiser une rencontre avec le
vice-président burundais Alphonse Marie Kadege, qui a ensuite été annulée.
"Cet épisode indique que la tension est haute et que les militaires
sont eux aussi nerveux en raison des combats en cours", dit un missionnaire...
"Il faudrait arrêter de jouer avec les gens: les rebelles et l'armée
utilisent les civils comme des boucliers humains pour leurs propres
opérations militaires", dénonce avec force le missionnaire, engagé depuis
des années dans la pastorale des jeunes à Bujumbura. "Quand ils tirent
des coups d'artillerie à l'aveuglette des collines vers la ville et
vice versa, ce sont surtout les civils qui perdent la vie. Après 10
ans, l'heure est vraiment venue d'en finir".
Les FNL sont le seul groupe armé anti-gouvernemental à ne pas avoir
souscrit la trêve de décembre 2002, violée à plusieurs reprises par
l'autre formation rebelle, les Forces de Défense de la Démocratie (FDD),
et par les soldats gouvernementaux. Depuis 1993 on calcule que cette
guerre a coûté la vie à plus de 300.000 personnes et a provoqué des
centaines de milliers d'évacués. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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