15.08.03 -
Israël : Des provocations inutiles.
Au
risque d'aggraver les tensions, le gouvernement israélien a décidé de
relancer la semaine prochaine les visites de non musulmans sur l'Esplanade
des mosquées - que les juifs appellent "Mont du Temple" - à Jérusalem-Est.
L'annexion de la partie arabe de Jérusalem est considérée comme une
violation du droit international, mais le gouvernement Sharon affirme
qu'il ne cédera jamais sa souveraineté sur la "capitale éternelle d'Israël".
Tzachi Hanegbi, ministre israélien en charge de la sécurité publique,
a déclaré lundi que le "Mont du Temple" sera ouvert aux juifs, aux touristes
et aux pèlerins non musulmans la semaine prochaine, même s'il n'y avait
aucun accord avec le Wakf, l'institution gérant les biens musulmans,
et qu'il faudrait agir unilatéralement.
L'institut islamique a violemment réagi et le responsable de l'institution
islamique, Adnan Al Husseini, a affirmé que la déclaration du ministre
était une "provocation inutile". Il a nié un quelconque accord entre
le Wakf et la police permettant à des "touristes chrétiens ou juifs"
de se rendre sur le Haram el-Sharif, rappelant que le Wakf est la seule
autorité qui décide qui peut entrer et qui peut sortir de l'Esplanade
des mosquées.
Cependant, rapporte la presse israélienne de mardi, le vice-ministre
de la défense Yaakov Edri a affirmé sur les ondes de Radio Israël qu'il
est presque certain que le Wakf permettra aux juifs de pénétrer sur
le Mont du Temple. Lundi, le bureau du Premier ministre Ariel Sharon
avait déclaré ne pas être au courant de l'intention de rouvrir le Mont
du Temple pour les visiteurs juifs.
Après la réouverture du site, les autorités israéliennes ont également
l'intention de laisser entrer des membres de groupes extrémistes, comme
les "Fidèles du Mont du Temple", qui tentent régulièrement de s'introduire
sur le site pour y poser la première pierre du "Troisième Temple", ce
qui exigerait la destruction des lieux de culte musulmans.
Les autorités israéliennes ont cependant précisé que ces groupes, qui
risquent de provoquer de graves incidents, seront soumis à des conditions
restrictives . Dans un premier temps, les leaders de ces mouvements
fanatiques ne seront pas autorisés à se rendre sur l'Esplanade des mosquées.
C'est à cet endroit que se trouvent les mosquées al-Aqsa et du Dôme
du Rocher (mosquée d'Omar), le troisième lieu saint pour les musulmans
du monde entier.
La visite sur les lieux du leader de l'opposition de l'époque, Ariel
Sharon, fin septembre 2000, avait été l'un des éléments déclencheurs
de la seconde intifada, appelée pour cette raison intifada al-Aqsa.
Selon le ministre israélien Tzachi Hanegbi, Israël désire restaurer
le "status quo ante" existant avant le début de la seconde
intifada, "qui avait duré 33 ans", avec le Wakf gardant le contrôle
de l'accès au "Mont du Temple", mais l'ouvrant aux touristes de toutes
les religions. Le mois dernier, la police israélienne avait suspendu
les visites des non musulmans sur l'Esplanade, où depuis plusieurs semaines
de petits groupes d'Israéliens et de touristes pouvaient à nouveau se
rendre pour la première fois depuis le déclenchement de l'intifada en
septembre 2000. (source : apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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