02.09.03
- Angleterre : Le primat anglican est inquiet.
Le primat de l'Eglise anglicane, l'archevêque de Cantorbéry Rowan
Williams, a reconnu le 1er septembre que "l'Eglise anglicane est confrontée
à un avenir chaotique avec un danger de désintégration entre factions
rivales".
Cette déclaration précède de six semaines une rencontre entre autorités
anglicanes prévue à Londres les 15 et 16 octobre. Cette réunion fait
suite à la crise provoquée par la nomination début août d'un évêque
ouvertement homosexuel dans l'Eglise épiscopa lienne des Etats-Unis.
Un nombre important de leaders anglicans, notamment d'Asie et d'Afrique
envisagent, selon le "Sunday Times", de demander à l'archevêque de Cantorbéry
d'excommunier l'Eglise épiscopalienne des Etats-Unis, si celle-ci maintient
sa décision de consacrer un évêque ouvertement homosexuel.
La campagne des conservateurs anglicans appartenant à l'Eglise épiscopalienne
des Etats-Unis comprend quant à elle plusieurs options, indique le journal
officiel de l'Eglise d'Angleterre "The Church of England Newspaper".
La première est de créé une province d'Amérique du Nord rassemblant
les conservateurs du Canada et des Etats-Unis. La seconde option, intitulée
"To Mend the Net", est de "réformer" l'Eglise anglicane américaine et
d'apporter un plus grande "discipline dans la Communion anglicane".
Dans cette perspective, les conservateurs souhaiteraient que la Communion
anglicane, en tant qu'entité internationale, dispose d'une certaine
"autorité politique" sur les provinces de l'Eglise anglicanes, trop
autonomes à leurs yeux. Ils envisagent le fonctionnement de cette autorité
selon un processus "de dialogue et de consultation". Le but avoué étant
"que les provinces ne puisent procéder à des changement doctrinaux de
leur propre chef".
Les conservateurs souhaitent que les provinces qui s'éloignent de la
ligne doctrinale fassent l'objet d'une "évangélisation" et d'un "soin
pastoral" pour être ramenées sur le "droit chemin". En cas de rejet
de cet mise au pas, une nouvelle juridiction provinciale, reconnue par
l'ensemble de la Communion anglicane, serait créée pour remplacer
celle qui aurait refusé d'obtempérer.
Les critiques de ce projet dénoncent son caractère "anti-anglican" et
soulignent qu'il n'a aucun précédent dans l'histoire de l'anglicanisme,
qui n'a jamais eu d'institution de supervision extérieure aux provinces.
Les conservateurs rétorquent que l'archevêque de Cantorbéry a plusieurs
fois dans l'histoire exercé son autorité de primat sur des provinces,
la dernière en date étant la suspension d'évêques du Rwanda en 1994,
suite au génocide interethnique.
L'Eglise Unie d'Australie, qui est l'association des Eglises presbytérienne
et méthodiste du pays avec l'Union des Congrégations d'Australie est
également divisée suite à l'opposition des conservateurs à l'ordination
des homosexuels. Dans l'attente d'une réunion prévue du 22 au 24 septembre,
la perspective de "créer un nouveau réseau d'Eglises" est déjà envisagée,
comme l'a souligné Mary Hawkes, porte-parole de l'aile évangélique de
l'Eglise Unie. (source : apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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