11.09.03
- Le patriarcat de Moscou espère une rencontre avec le pape.
Les déclarations vers une reprise du dialogue entre le patriarcat
de Moscou et l'Eglise catholique ont marqué la rencontre internationale
"Hommes et Religions" organisée à Aix-la-Chapelle par la Communauté
Sant'Egidio.
C'est ce que le métropolite Kyrill de Smolensk et Kaliningrad, numéro
deux du patriarcat orthodoxe de Moscou, a affirmé le 8 septembre lors
de la rencontre internationale organisée par la communauté Sant'Egidio
à Aix-la-Chapelle en Allemagne. "Le temps est arrivé de changer la situation
actuelle entre l'Eglise orthodoxe de Moscou et l'Eglise catholique",
a lancé le "ministre des Affaires étrangères" du patriarcat orthodoxe
russe devant un parterre de plusieurs centaines de personnes. Il s'exprimait
au cours d'une table ronde, sur le thème "Catholiques et orthodoxes:
Le défi de l'oecuménisme".
... "Moscou est prêt à discuter", a lancé le bras droit du patriarche
Alexis II, insistant sur le fait que "l'heure est venue d'affronter
avec fermeté les difficultés et de mettre cartes sur table concernant
les problèmes avec l'Eglise catholique". Pour le métropolite, "une fois
ces difficultés dépassées, une rencontre entre le pape et le patriarche
de Moscou tournera définitivement la difficile page du passé".
En conclusion, comme pour prouver la bonne foi des orthodoxes, Kyrill
a souligné que "si les orthodoxes étaient fermés au dialogue comme on
l'a toujours dit, je ne serais pas là".
Il est à remarquer que le métropolite Kirill reste sur
une position qui est la sienne depuis quelques années : fermeté,
problèmes, mais pour la première fois, il ajoute les dépasser.
Prenant à son tour la parole, le cardinal Kasper a rappelé "l'urgence"
de l'instauration d'un tel dialogue entre les deux Eglises. "Il nous
faut ouvrir nos portes aux Eglise d'Orient, non comme missionnaires
ou pour les contraindre à accepter nos conditions, (.) mais à travers
le dialogue", a-t-il précisé.Depuis de nombreuses années, l'Eglise orthodoxe
russe refuse tout dialogue avec Rome, accusant cette dernière de vouloir
faire du prosélytisme en Russie.
... "Je suis convaincu que les problèmes se résoudront avec une bonne
volonté de part et d'autre", a conclu le président du Conseil pontifical
pour l'unité des chrétiens. "D'ailleurs, comment pourrions-nous trouver
des solutions, si le dialogue n'existait pas ?"
Le lendemain 9 septembre, devant les journalistes, le métropolite
a été plus explicite : "Le dialogue avec les catholiques
doit passer à l'étape suivante"... "Il n'existe aucun écart dans le
système de valeurs entre le Vatican et le patriarcat orthodoxe russe."
Rappelant les "points douloureux" qui opposent depuis longtemps les
catholiques aux orthodoxes en Russie - "l'activité missionnaire", principalement
-, le 'ministre des Affaires étrangères' du patriarcat russe a toutefois
déclaré que "ce serait un très beau signe symbolique qu'une nouvelle
page de relations soit tournée ensemble, par le pape et le patriarche,
à Moscou, à Rome, ou ailleurs".
Le métropolite orthodoxe a par ailleurs reconnu savoir qu'"aucun des
prêtres catholiques qui travaillent en Russie n'a reçu une telle instruction
de la part de Rome" concernant la "mission" -, de la même manière qu'"aucun
des prêtres russes orthodoxes en Occident n'a reçu d'instructions pour
convertir les Allemands ou les Italiens".
Autre signe de "bonne volonté", le métropolite Kyrill n'a pas
parlé de 'prosélytisme'. Il a également voulu "faire tomber le
mythe selon lequel le dialogue entre les deux Eglises a été interrompu".
"Même dans les périodes les plus difficiles comme en 1990 entre orthodoxes
et grecs-catholiques en Ukraine occidentale, des rencontres officielles
entre l'Eglise orthodoxe russe et l'Eglise catholique ont continué à
se tenir."... "Les catholiques n'ont jamais entretenu avec les autres
Eglises orthodoxes un dialogue aussi stable et continu qu'avec Moscou".
En conclusion, le numéro deux du patriarcat de Moscou s'est défendu
de vouloir faire appel à une quelconque médiation, comme l'avait proposé
le premier ministre italien, Silvio Berlusconi. "Nous n'avons besoin
d'aucune médiation, nous n'avons pas besoin de rétablir les contacts,
parce que ceux-ci n'ont jamais été interrompus. Nous n'avons aucune
difficulté psychologique à reprendre le dialogue". (source : apic)
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
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