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30.09.03 - Le rendez-vous international des évêques africains.

Une journée sur l'île de Gorée, au Sénégal, la fameuse île de la traite négrière au large des côtes sénégalaises, pour y célébrer la purification de la mémoire africaine et demander pardon pour les frères africains vendus en esclavage.

C'est le geste hautement symbolique qu'accompliront dans quelques jours les représentants du Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) au cours de leur 13ème assemblée plénière prévue du 1er au 12 octobre au Sénégal. "Nous nous rendrons en visite sur l'île de Gorée pour réfléchir au poids de l'histoire en Afrique et suivre l'exemple su Pape Jean-Paul II, qui se rendit lui même sur cette île en 1992 et demanda pardon à Dieu pour ce crime contre l'humanité qu'est la traite des esclaves."

C'est ce qu'a déclaré, lors de sa conférence de presse du 29 septembre, Mgr Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar, la capitale sénégalaise qui accueillera une centaine d'évêques, archevêques et cardinaux appartenant au SCEAM. Duran cette session, l'organisation épiscopale procédera à deux journées de réflexion sur le fléau du sida en Afrique pour tenter de trouver un moyen de favoriser le travail que font déjà les Eglises dans les différents pays du continent.

"Les représentants des conférences régionales feront en outre des échanges d'expériences pastorales, présentant leur vécu local à toute l'assemblée...La question la plus importante de cette assemblée plénière sera cependant pour nous la réflexion sur une éventuelle restructuration du SCEAM, fondé en Ouganda en 1969. Des enquêtes ont été menées au niveau national et régional et leurs conclusions synthétisées seront présentées dans les prochains jours. Nous aurons alors le matériel nécessaire à une évaluation de notre organisation et pourrons envisager de restructurer ou d'alléger le Symposium, ou bien de le laisser tel qu'il est".

"Nos évêques pensent que le temps est venu de donner au SCEAM un nouveau visage pour lui permettre de parler à l'Afrique d'aujourd'hui. Un peu ce que le concile Vatican II, sous l'inspiration de Jean XXIII, a appelé "l'aggiornamento", la mise à jour"..."L'idée principale" est de "permettre de plus en plus l'émergence d'une Eglise en Afrique, mais aussi d'un christianisme africain", a expliqué l'Archevêque de Dakar, Mgr Théodore Adrien Sarr. "On reçoit l'évangile avec ce qu'on est et on l'exprime avec ce qu'on est. Il nous revient (aux Africains) de faire une sorte de décryptage, de décodage de ce que nous avons reçu pour l'exprimer (...). C'est une oeuvre de longue haleine".

Le SCEAM, né de la volonté des jeunes évêques africains lors du Concile Vatican II (1962-1965) de parler d’une seule voix, réunit tous les trois ans en assemblée plénière les représentants des dix conférences épiscopales régionales, des assemblées des hiérarchies catholiques de rite oriental et des conférences épiscopales nationales africaines. Le SCEAM est actuellement présidé par l'archevêque de Kisangani (République Démocratique du Congo), Mgr Laurent Monsengwo Pasinya.

Les objectifs principaux du Symposium sont la continuation de l’évangélisation de l’Afrique, la promotion du développement intégral de la personne humaine et le dialogue oecuménique et interreligieux. Des représentants des communautés musulmane et protestante ont été invités à la cérémonie d'ouverture qui doit se tenir le 1er octobre. (source : sceam)

Pour plus d'informations : SCEAM

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