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28.09.03 - Les religieux de Rome ont sauvé plus de 4.000 juifs.

Il y a 60 ans, le " salut est venu des couvents " pour les juifs de Rome pendant la seconde guerre mondiale : c'est ce qui ressort des archives récemment ouvertes, indique le quotidien italien L'Avvenire.

" L'Eglise avait clairement choisi son camp " conclut un historien catholique, Pietro Scoppola. " On ne peut oublier l'accueil reçu ", affirme une historienne d'origine juive, Anna Foa. A travers les ordres religieux, l'Eglise catholique s'est donc mobilisée plus qu'on ne l'a dit jusqu'ici en faveur des juifs de Rome qui furent frappés dès le 16 octobre 1943 par la tragédie de la déportation dans les camps nazis, concluent les experts.

En effet, le nombre des maisons religieuses qui leurs furent ouvertes et des juifs ainsi sauvés de la mort ont été jusqu'ici " sous-estimés " disent-ils : non pas quelques centaines, mais des milliers échappèrent à la mort. Sur 10.000 juifs inscrits à la communauté de Rome, on estime que 1.250 furent victimes des rafles, 252 furent relâchés, un millier furent déportés à Auschwitz, et au moins quatre mille trouvèrent refuge chez des religieux.

C'est ce qui ressort d'une enquête présentée à Rome le 24 septembre au cours d'un congrès intitulé : " Pauvreté et richesse d'une histoire cachée " organisé par la " Coordination des historiens religieux ", au moment où Rome s'apprête à célébrer le 60e anniversaire de ce tragique 16 octobre 1943 qui marqua le début des persécutions nazies dans la capitale.

En quelque jours, révèlent les archives des couvents, les instituts furent débordés. Les juifs se réfugièrent d'abord dans les couvents les plus proches du ghetto, se déplaçant ensuite vers la périphérie où ils se pensaient davantage en sécurité. On sait maintenant le rôle de Pie XII qui accorda l'extraterritorialité aux couvents dont il savait et encourageait l'engagement, pour leur éviter les perquisitions. Sa secrétaire, Sr Pascalina Lenhert, se trouvait même parfois dans la camionnette qui de la part du pape apportait la farine pour nourrir les bouches supplémentaires, comme ce fut le cas chez les Sours de Notre-Dame de Sion.

La secrétairerie d'Etat de Sa Sainteté transmettait une affiche à placer à l'entrée de ces couvents : " Cet édifice sert à des buts religieux et à des dépendances de l'Etat de la Cité du Vatican. Tout perquisition et toute réquisition sont interdites ". Il est signé: "Der deutsche Kommandant : General Stahel ". Le document est en date du 25 octobre 1943, soit moins de dix jours après les premières rafles, il porte le n. 72694. Dans le même temps, les supérieurs religieux allaient retirer de tels cartons à la Secrétairerie d'Etat au Vatican, ou au Vicariat, c'est-à-dire les bureaux de l'évêque de Rome, avec cette mention : " propriété du Saint-Siège."

L'Avvenire publie la liste et le nombre des personnes réfugiées. (source : zenit)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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