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04.10.03 - Le fait religieux doit être admis comme tel.

Invité par des journalistes dans l'émission radio "Face aux chrétiens", Jacques Barrot, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale française, a répondu aux questions posées sur la laïcité, l'euthanasie et l'Europe.

Cette émission est animée par Jacques Paugam, avec la participation de Radio-Notre- Dame, RCF et " La Croix ". Sur la laïcité :" Je crois à la nécessité de faire sa place au fait religieux. Il faut régler le problème du voile islamique à l'école. Derrière le voile, il n'y a pas qu'un insigne religieux. Personnellement, une petite croix chrétienne ou un petit croissant musulman ne me gênent pas."

..." Derrière le voile, le problème, qui n'est pas secondaire, c'est la place de la femme. Je ne souhaite pas de loi. Il faut que les chefs d'établissement puissent s'appuyer sur une jurisprudence solide et dialoguer. C'est une affaire délicate : il peut aussi y avoir ici ou là une musulmane qui, en son âme et conscience, pense que c'est desservir sa foi que de ne pas porter le voile."

Evoquant la conception française de la laïcité, il ajoutait : "Je crois qu'il ne faut pas réformer la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, qui est une bonne loi. Mais je m'interroge si la loi de 1901 sur les associations ne peut pas être utilisée pour essayer de susciter un type d'association ayant vocation à porter le fait religieux. Le fait religieux doit être admis par les sociétés laïques, à charge pour les religions aussi d'accepter une sorte de contrat qui corresponde au contrat de vivre ensemble. À l'exemple de l'école catholique, qui est bien entrée dans cette philosophie de contrat. "

Sur l'euthanasie : "On ne va pas résoudre tous les problèmes de conscience à coups de lois. Il y a un moment où aucun juridisme ne peut remplacer la responsabilité en conscience devant des décisions difficiles, qu'il vaut d'ailleurs mieux ne pas prendre tout seul. Il faut créer dans ces moments très difficiles un accompagnement. C'est pourquoi je suis un défenseur convaincu et enthousiaste des soins palliatifs. La mission sur l'accompagnement de la fin de vie qui a été décidée à ma demande et à celle du groupe socialiste de l'Assemblée nationale doit être conduite avec la recherche d'une participation des politiques qui doit rester dans ce domaine modeste. Ce serait terrible de laisser penser aux Français que tout va remonter à l'État qui va trouver des solutions miracles à leur place. "

En ce qui concerne l'Europe : " La Commission européenne ne doit pas se contenter de taper sur les doigts quand le mal est là et qu'il a des origines anciennes. Il faut qu'elle tape sur les doigts des gouvernements qui connaissent la croissance et qui, au lieu d'en faire bon usage, continuent à augmenter la dépense publique, ce que n'a cessé de faire la gauche plurielle." (source : cef)

Pour plus d'informations : La Croix

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