02.10.03 -Irak : Ils trouveront le chemin
de la paix.
"Je crois que l'Irak trouvera son propre chemin vers la paix: il
n'est pas nécessaire de copier le modèle du Liban, symbole de dialogue
et de convivialité entre les diverses confessions religieuses au Moyen-Orient".
Telle est la conviction de Mgr Grégoire Haddad qui fut, pendant de longues
années, archevêque métropolitain gréco-catholique de Beyrouth, et fondateur
de "l'Oasis de l'espoir" (une communauté d'Emmaüs libanaise) et pionnier
du dialogue interreligieux.
"Shiites et sunnites seront certainement capables de trouver un point
d'unité. Nous ne devons certes pas oublier que ces deux groupes sont
divisés par des luttes ancestrales depuis plus de 1.400 ans pour des
questions historiques. Mais je pense que ces oppositions peuvent être
dépassées".
En revanche, le chemin de rapprochement entre les deux peuples en conflit
au Moyen-Orient, Israéliens et Palestiniens, est plus ardu. "Je n'ai
pas beaucoup d'espoir", confie l'archevêque émérite de Beyrouth, "car
je remarque qu'Israël conserve une mentalité impérialiste, à laquelle
fait défaut une véritable volonté de coexistence pacifique". Des initiatives
comme le mur de séparation en Cisjordanie, dont la construction d'une
nouvelle portion a été approuvée il y a quelques jours, ne facilitent
certainement pas le dialogue entre les peuples.
Mgr Haddad indique du doigt en particulier Ariel Sharon: "Tant qu'il
restera à la direction du gouvernement je ne crois pas que la fameuse
"Road Map" sera réalisée; j'espère qu'au moment où un autre homme politique
prendra sa place, le parcours de paix pourra reprendre son cours". Il
a déclaré également avoir apprécié le geste courageux
de désaccord de 27 pilotes israéliens réservistes: "Leur refus d'aller
commettre des homicides ciblés dans les territoires palestiniens constitue
une opportunité de réflexion qui je l'espère sera correctement utilisée".
L'archevêque fondateur en 1961 du Mouvement social libanais, qui soutient
des initiatives du secteur sanitaire, scolaire, d'assistanat grâce à
des volontaires chrétiens et musulmans, se dit convaincu de la nécessité
de promouvoir des initiatives de dialogue entre les religions. "Le Liban
est certainement le symbole de la coexistence pacifique entre confessions.
Et ce, même si l'élément religieux n'a pas été totalement étranger aux
15 années de guerre civile dans notre pays (1975-1990). Aujourd'hui
au Liban nous avons des groupes laïcs qui représentent toute la communauté
religieuse et sont actifs sur le front des initiatives sociales".
L'ex archevêque métropolitain de Beyrouth invite à une totale compréhension
réciproque, en même temps qu'à un réalisme lucide
: "Sur le plan dogmatique il y a trop de diversités entre les chrétiens
et les musulmans: il est important de s'accepter et de se comprendre
réciproquement sans prétendre convaincre l'autre de ses propres raisons".
(source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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