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08.10.03 - La répression ne règle pas les questions religieuses.

"On ne règle pas les questions religieuses par la répression" déclare le président de la conférence des évêques de France, Mgr Jean-Pierre Ricard, dans un entretien au quotidien "Le Monde" en date du 8 octobre.

"L'expérience a toujours montré qu'on ne règle pas les questions religieuses par la répression", déclare-t-il en rappelant que "les mesures anticléricales de la fin du 19ème siècle, comme l'expulsion des congrégations, ont contribué à radicaliser les positions, et ont rendu plus difficile l'adhésion des catholiques à la République". Certes, dit-il encore, "la diffusion d'un islam conquérant nous oblige à une plus grande vigilance. Pour autant, il ne faut pas tomber dans une peur, un amalgame entre islam, islamisme et terrorisme".

Il est vrai qu'un rapport des services de renseignements français évoque la montée actuelle de l'islam dans la région parisienne. Ce rapport fait état de "200 nouveaux convertis" à l'islam chaque année dans le département de l'Essonne au sud de Paris. "Un phénomène hautement préoccupant, déclare ce rapport car il s'agit de personnes qui manifestent une "propension à embrasser l'islam le plus rigide et le plus intransigeant".

Le phénomène des convertis n'est pas propre à l'Essonne, mais se concentre "sur l'ensemble de la région parisienne, la vallée de la Seine, le Nord-Pas-de-Calais et, depuis peu, dans le Rhône", en estimant leur nombre total à "une dizaine de milliers. La "forte implantation du tabligh" (mouvement piétiste d'origine indo-pakistanaise) dans ce département et l'engouement des convertis pour le courant salafiste", un courant "en expansion", en sont sans doute la cause.

Ce département compte environ 80.000 musulmans "dont seulement 10% de pratiquants assidus", selon le rapport dont les auteurs estiment à "moins de 500 les personnes sensibles au radicalisme". Une quinzaine d'écoles coraniques y enseignent les préceptes religieux à environ 1.000 élèves. Les 200 convertis annuels sont en majorité composés de "Français de souche, d'Antillais et de Portugais", précise le rapport, et nombre d'entre eux sont "issus de milieux modestes et en échec scolaire", ou de milieux sensibilisés à la question palestinienne". (source : sri/cef)

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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