15.10.03
- Inde : Tué pour 17 hectares de terre.
La récente mort du prêtre catholique "Swami" (moine) Sanjeevananda
dans l'Etat indien méridional du Karnataka n'est pas due aux extrémistes
hindouistes mais à des litiges concernant la possession de terres.
C'est ce qu'a déclaré, à l'agence Misna, Mgr Ignatius Paul Pinto, évêque
Bangalore, évoquant le brutal homicide du prêtre commis le 6 octobre
dernier (non le 7 comme le rapportent des agences de presse) à Narasapura
Belur, district de Kolar (à une cinquantaine de kilomètres de Bangalore).
"C'était le seul chrétien dans un rayon de plusieurs miles, dans cette
région, où pas une seule famille ne pratique notre religion.
En outre, les hindous ne savaient même pas que c'était un prêtre catholique.
Comment auraient-ils pu l'agresser pour des motifs religieux?" se demande
Monseigneur Pinto, démentant en outre la nouvelle selon laquelle le
prêtre aurait reçu des menaces de la part d'extrémistes hindous. "Il
s'habillait et portait la barbe à la manière des hindous, et eux le
prenaient pour un moine, un ermite."
..." Moi-même, au moment de ma rencontre avec lui en 2000, j'ai
eu du mal à me convaincre que c'était un prêtre et je me rappelle lui
avoir demandé ses papiers. Ce n'est pas vrai qu'il a été tué parce qu'il
convertissait de force les gens au christianisme". Précisant que "Swami"
Sanjeevananda n'était pas incardiné au diocèse de Bangalore, l'évêque
rappelle que la victime, 52 ans, était issue d'une famille chrétienne
de l'Etat voisin de Kerala, avait été formée à l'ordre des bénédictins
et avait été ordonnée en 1993.
Le prélat rappelle que le prêtre avait fondé un "ashram" (lieu de prière
et de méditation d'origine hindouiste adopté ensuite par des moines
chrétiens) où il vivait seul. "Cet endroit se composait de deux pièces
et il avait acheté au total 17 hectares de terrain. A cause de la terre,
il avait eu de nombreuses querelles avec ses voisins" souligne le prélat.
Le 6 octobre, une vingtaine de personnes, armées de haches et de bâtons
sont venus à sa rencontre. Le leader du groupe se nommait Narayanappa,
un propriétaire foncier bien implanté dans les environs. A la vue des
agresseurs, le prêtre a pris la fuite mais il a été rattrapé et battu
à mort. "Il avait suscité beaucoup d'animosité" affirme Mgr Pinto ,
"notamment parce que dans le passé, il avait dénoncé aux autorités la
pollution provoquée par une entreprise locale, qui avait dû fermer.
Les habitants locaux étaient devenus ses ennemis". Une vingtaine de
personnes ont été arrêtées suite à la mort du prêtre. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
Retour
|