25.10.03
- Côte d'Ivoire : L'oecuménisme, une fenêtre sur
l'espoir.
Michel Rieutord, secrétaire général de l'Institut régional
des sciences européennes, l'IRSE, analysant les affrontements
religieux dans le monde, conclut ainsi un entretien paru dans l'hebdomadaire
"Fraternité" d'Abidjan : "L'oecuménisme, une fenêtre
sur l'espoir."
"Recoller les morceaux entre chrétiens, entre les membres de chaque
religion, c'est-à-dire le travail oecuménique, est essentiellement un
travail de paix et de réconciliation. C'est pour cela que le caractère
oecuménique de la paix paraît fondamental. De nouvelles occasions de
dialogue et de témoignage s'ouvrent devant nous dans le champ œcuménique,
la décennie pour vaincre la violence du COE, la mobilisation récente
contre la guerre en Irak le montrent."
... "Je rêve que les religions un peu partout, en Europe, dans
le monde, deviennent des médiateurs et des acteurs de paix ; qu'elles
aient cette vision du " mur brisé " et qu'elles l'appliquent aux murs
socio-politiques, entre les communautés politiques, culturelles, spirituelles,
entre les races, entre les nations. Je rêve que les religions aux Etats-
Unis disent : " Il y a des croyants en Irak. Nous ne pouvons pas tuer
nos frères et soeurs en Christ, en Allah."
... "Je rêve de religions chrétiennes qui se disent : Jésus nous
appelle à aimer nos ennemis, qu'ils soient blancs, noirs, serbes, croates,
hutus, tutsis, musulmans, ou athées. Je rêve de religions qui osent
dire publiquement : tout être humain est créé à l'image de Dieu. Nous
ne pouvons pas tuer. Au sein de l'empire mondialisé actuel, je rêve
de religions chrétiennes vraiment " catholiques ", capables de faire
et de promouvoir la paix dans toutes les régions du monde touchées ou
ancrées dans la guerre, la haine."
..." Il nous faut aussi être inventifs et créateurs, chercher des
modes de présence dans la société, proposer des gestes et des actions
fondées sur nos valeurs. La paix (et spécialement la paix du Christ)
que nous cherchons à vivre dans nos communautés, nous pousse vers le
monde, avec des idées, des gestes, des pratiques. Nous aurons à apprendre
à traduire nos convictions, nos valeurs dans d'autres langues, dans
d'autres systèmes de valeurs. Nous mettons trop l'accent sur le " pas
encore ", nous acceptons simplement la réalité telle qu'elle paraît,
ou nous risquons de devenir cyniques."
..." Et si l'on regardait le passé de façon nouvelle, à la lumière
de la foi qui nous anime, ne pourrions-nous pas voir autre chose ? Si
l'on racontait la vie des gens ordinaires, et non pas des grands, si
l'on jugeait une civilisation non pas par le succès de ses armées, mais
par la manière dont elle traite le pauvre et l'étranger, dont elle cultive
la terre ? Federico Mayor, avant de quitter son poste de Directeur général
de l'UNESCO, disait : " Réfléchir au XXI ème siècle, c'est aussi s'autoriser
à rêver, s'autoriser à comprendre ce réel et imaginer le possible, réaliser
le possible et tenter l'impossible ". Et Jean Monnet aimait à répéter
: " Rien ne peut se faire sans les hommes mais rien ne peut être pérennisé
sans les Institutions ". Celui qui oublie ses racines n'atteint jamais
sa destination, conclut Michel Rieutord. (source : fraternité)
Pour plus d'informations : Agence
Allafrica
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