25.10.03
- Libéria : Cette attitude manquait de clarté.
Alors qu'un gouvernement de transition dirige aujourd'hui le Libéria
après une guerre civile longue et meurtrière, les responsables d'Eglise
du pays essaient de définir le rôle des institutions religieuses.
Dans un pays où les habitants ont l'habitude d'exprimer leur foi, nombreux
sont ceux qui se demandent pourquoi les institutions religieuses n'ont
pas fait plus pour stopper cette spirale de la violence qui a entraîné
une guerre de plus de 10 ans, c'est pourquoi les responsables des diverses
confessions religieuses organisent du 29 au 31 octobre 2003 une conférence
sur les questions du désarmement, de la démobilisation et de la réhabilitation
des combattants, dont font partie de nombreux enfants soldats. La réintégration
dans les communautés des combattants qui ont souvent commis des atrocités
ainsi que la réconciliation et le pardon sont également au centre de
cette rencontre.
Les responsables religieux devraient également être interpellés sur
leur passivité face aux atrocités. Selon le pasteur Benjamin Dorme Lartey,
secrétaire général du LCC (Conseil des Eglises du Liberia), environ
100 chefs des confessions religieuses vont participer à cette rencontre
sous les auspices du LCC, du Conseil ocuménique des Eglises (COE) et
de la Conférence de toutes les Eglises d'Afrique (CETA).
Il a indiqué à l'agence protestante de presse "ANA" que les Eglises
au Liberia sont préoccupées par l'ampleur des abus des droits humains
et la faible observance des lois. C'est pourquoi les Eglises devront
être "des chiennes de garde" pour le compte du peuple, a-t-il estimé.
Jusqu'à présent, la force de paix, sous mandat de l'ONU depuis le 1er
octobre 2003, ne s'était déployée que dans quelques grandes villes et
à Monrovia la capitale et ses alentours. Mais la majeure partie du Liberia
reste dans une situation de sécurité précaire et sous occupation du
mouvement rebelle des Libériens unis pour la réconcil iation et la démocratie
(Lurd) ou d'une autre rébellion dite Mouvement pour la démocratie au
Liberia (Model).
Où étaient les Eglises pendant que l'on assassinait le peuple ? La guerre
civile, qui aurait fait 200.000 morts et provoqué le déplacement de
500.000 personnes, a opposé deux mouvements de rebelles au gouvernement
de Charles Taylor, un chrétien baptiste qui, de l'avis de certaines
personnalités religieuses, a utilisé la religion pour renforcer son
régime et a manipulé à plusieurs reprises les institutions religieuses
pour servir ses intérêts.
Parmi ceux qui s'opposaient à Charles Taylor figurait Michael Kpakala
Francis, archevêque catholique de Monrovia, dont le franc-parler a été
comparé à celui de l'archevêque Oscar Romero, du Salvador, qui s'était
dressé contre la dictature militaire salvadorienne et fut assassiné
en 1980. Tout en rejetant la responsabilité de la guerre civile sur
Charles Taylor, le prélat catholique reconnaît que l'Eglise elle-même
n'a pas eu une attitude très claire quand il s'agissait d'affronter
l'ancien président. (source : eni)
Pour plus d'informations : Agence ENI
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