25.10.03
- Canada : Que faire de tant d'églises ?.
Les églises du Québec attiraient des milliers de fidèles, leurs bancs
sont aujourd'hui désertés: quand les deniers du culte se font rares,
des dizaines d'édifices religieux se voient condamnés à trouver une
nouvelle vocation.
En 1967, un curé de la banlieue de Québec, Gentilly, envisageait
de construire une nouvelle église ..."parce que le parcde
stationnement autour de son église était trop petit pour
recevoir les voitures de la messe de 11h am, alors que les paroissiens
de celle de 10h am, n'étaient pas encore sortis. Aujourd'hui,
ces mêmes paroisses envisagent de transformer ces églises
en bibliothèques, gymnases, voire habitations.
De l'église Saint-Jean-de-la-Croix, construite au début du XXe siècle
à Montréal, il ne reste plus depuis cet automne que l'imposante façade
ouest, avec le toit d'ardoise coiffé de deux tours vertes et de croix.
Son flanc de pierres a été percé de fenêtres et de balcons, son porche
a été remplacé par une grande baie vitrée, et sa nef n'est plus qu'un
hall d'entrée moderne avec interphone et ascenseurs. Faute de fréquentation,
elle a été vendue pour 600.000 dollars canadiens (456.000 USD) à un
promoteur, qui, après deux ans de gros travaux, en a fait un immeuble
de 58 appartements.
Non loin de l'Université à Montréal, une autre
église intéresse un groupe d'investisseurs qui la verraient bien métamorphosée
en complexe de luxe, avec restaurant et complexe thermal. La métropole,
surnommée autrefois "la ville aux cent clochers", en a perdu plusieurs
depuis les années 70. A cette époque s'est amorcé le lent déclin de
la pratique religieuse au Québec, même si la province reste un bastion
de l'église catholique.
Hormis pour Noël, les mariages et baptêmes, certaines des 300 églises
catholiques de la métropole paraissent aujourd'hui bien trop grandes
pour les quelque 150 ouailles de la messe dominicale, alors qu'elles
en accueillaient jadis 2.500. La situation n'est guère plus reluisante
pour les sept églises protestantes du centre-ville, qui doivent se partager
quelque 850 pratiquants.
Ce sont de plus en plus les nouvelles communautés ethniques ou d'autres
confessions religieuses qui permettent la résurrection de lieux sacrés
désertés. Tout récemment, Latino-Américains, Coréens, Haïtiens, Syriens
ou Taïwanais ont repris des églises en les adaptant à leurs propres
rituels. "Cela reflète le nouveau visage de Montréal", ville cosmopolite,
estime Robert Koffend, représentant du consistoire de l'Eglise presbytérienne
au Canada.
"Entre 1970 et 1976, le diocèse de Montréal a permis la destruction
de dix églises. Ces disparitions ne seraient pas perçues de la même
façon aujourd'hui", affirme l'abbé Turmel, selon qui "il y a une plus
forte conscience patrimoniale". Via la Fondation du patrimoine religieux
du Québec, le ministère de la Culture du Québec a d'ailleurs lancé un
vaste inventaire des 5.800 lieux de culte construits avant 1945. Avec
l'espoir que leur classement en fonction de leur valeur patrimoniale
évitera que des petits bijoux de l'architecture religieuse disparaissent
du paysage. (source : cns)
Pour plus d'informations : CNS
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