31.10.03
- Ouganda : Conseils sur la route des rebelles.
Un missionnaire nous donne le "manuel pour la survie",
sur la route des rebelles quaand il va visiter ses paroisses et ses
communautés chrétiennes.
" Premièrement: garde toujours les yeux bien ouverts. Deuxièmement:
si tu rencontres quelqu'un à bicyclette, demande lui toujours d'où vient-il
et l'état de la route qu'il a parcourue. Troisièmement: ne t'engage
pas sur des pistes désertes.
" Mais encore: si tu tombes sur des civils en fuite, arrête-toi
et ne vas pas au-delà, les rebelles pourraient encore être en action
dans la zone.
Tel est le "manuel pour la survie" suggéré par père Gabriele Durigon
- missionnaire combonien depuis 1968 à Kitgum, dans le district de Pader
- pour se déplacer dans le nord de l'Ouganda, en se soustrayant à la
menace représentée par les miliciens de l'Armée de Résistance du Seigneur
(LRA) qui depuis plus de 15 ans sèment mort et destruction.
Les missionnaires, qui avec les opérateurs humanitaires internationaux
et locaux sont les rares personnes à se hasarder sur ces pistes, connaissent
bien les règles à appliquer pour survivre. Il nous raconte ainsi sa
dernière mésaventure sur les routes poussiéreuses du nord de l'Ouganda:
"Il y a quelques jours je me suis rendu à Palabek, une paroisse à environ
30 kilomètres de Kitgum, à proximité de la frontière avec le Soudan.
" Je suis passé dans une zone où peu avant deux soldats ougandais
avaient été tués par un petit groupe de rebelles, pas plus de 5 ou 6,
qui se sont ensuite cachés dans les buissons d'un champ de cassaves.
Dans ces cas là, il est trop dangereux de poursuivre son chemin car
les rebelles tirent d'abord puis voient ensuite s'il y a encore quelqu'un
en vie à qui demander où il se rendait".
Après la pause forcée, le voyage du missionnaire s'est tout de même
conclu sans aucun problème. Une fois l'objectif atteint, le P. Durigon
a trouvé une surprise inattendue: "Le village de Palabek était complètement
désert, car des milliers de personnes avaient abandonné leurs habitations
craignant un assaut des rebelles. Les évacués vivent à présent dans
des "camps protégés" par l'armée, dans des conditions d'hygiène honteuses,
sans dignité, sans eau, sans rien".
Des groupes fort nombreux de déportés sont obligés de s'entasser dans
les camps de protection du nord de l'Ouganda où les soldats de Kampala
devraient assurer leur protection. "Les militaires sont en train de
construire de nouveaux campements à deux kilomètres de notre mission
de Kitgum", ajoute le P. Durigon, "mais pendant ce temps d'entières
communautés sont déracinées de leur lieu d'origine".
Pour le moment personne, pas même les bataillons envoyés par le président
Yoweri Museveni, ne semble être en mesure de mettre fin à cette dramatique
situation qui depuis la fin des années 80 a provoqué, selon des sources
ougandaises, la mort d'au moins 100.000 personnes dans les districts
septentrionaux du pays. "Nous savons que parcourir ces routes est toujours
un risque", conclut le missionnaire, "mais notre devoir d'apostolat
nous impose de ne pas abandonner ces personnes". (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence
Misna
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