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29.10.03 - Colombie : Avec "Justice et Paix".

Une table ronde consacrée à la Colombie a réuni des représentants de Nestlé et de Novartis, lors de la Conférence européenne des commissions "Justice et Paix" à Genève, qui s'est achèvée le 28 octobre.

La Conférence a d'abord entendu des exposés du jésuite colombien Alejandro Angulo sur cette "république oligarchique" qui, dit-il, constitue un mécanisme d'exclusion et de Peter Stirniman, de la Communauté de travail des oeuvres d'entraide, chargé de la coordination du programme suisse pour la paix en Colombie "Suippcol". Tous deux ont ensuite participé à une table ronde, avec Klaus Leisinger, de la Fondation Novartis pour le développement durable, Hans Joehr, de Nestlé, Jean-Claude Huot, de la Déclaration de Berne et Jean-Pierre Gontard, de l'Institut Universitaire d'Etudes du Développement.

Présent depuis 70 ans en Colombie, où la multinationale emploie 2.000 personnes et achète le lait de 5.000 paysans, Nestlé a été pris à partie au sujet de certaines pratiques commerciales et d'un conflit social, l'an dernier, dans l'une de ses usines. Novartis, elle, a été attaquée au sujet du manque d'accès des populations pauvres aux médicaments contre le sida, la malaria et la tuberculose. Les représentants des deux firmes se sont appliqués à relativiser leur part de responsabilité.

"Ne demandons pas au x entreprises autre chose que ce qu'elles peuvent faire!" s'est exclamé Klaus Leisinger. Avant d'ajouter: "Chers amis des Eglises, qui avez des succursales dans chaque village de Colombie, vous êtes les seuls à pouvoir quelque chose.". "Ne surestimez pas le pouvoir des multinationales!" a fait chorus Hans Joehr. Contrôler l'application des normes Nestlé, entre autres, a adhéré au Pacte mondial, code de conduite du monde des affaires promu par le secrétaire général des Nations Unies Kofi Anan.

Jean-Claude Huot a insisté pour qu'un organisme de contrôle soit établi et accepté afin que les entreprises soient toutes soumises aux mêmes règles. "Nous sommes sous le regard des fonds éthiques et de l'opinion publique", a fait remarquer Klaus Leisinger. Au cours de cette table ronde, il a encore été question de la fourniture d'armes en Colombie (lié au trafic de cocaïne), dans laquelle des entreprises européennes sont impliquées.

Les multinationales helvétiques ne sont pas seules en cause, a enfin souligné Jean-Pierre Gontard. Des entrepreneurs colombiens sont en mesure de faire pression sur le gouvernement de Bogota en faveur de la paix. D'autres, malheureusement, dont des dirigeants de certaines multinationales - non signataires du Pacte mondial - et de plus modestes acteurs économiques profitent des désordres actuels. "Nous devons porter notre attention sur toute la gamme des entreprises", conseille-t-il à la Conférence des commissions "Justice et Paix". (source : apic)

Pour plus d'informations : Justice et Paix

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