31.10.03
- Irak : Une "ethnie" assyro-chaldéenne.
Pour la première fois, l'ensemble des chrétiens irakiens s'expriment
d'une seule voix sur la scène politique de leur pays, à l'occasion
du congrès rassemblant toutes les Églises chrétiennes à Bagdad.
Chaldéens, assyriens, syriaques, avec des associations de la diaspora
et des mouvements politiques, comme le Mouvement démocratique assyrien
(dont le secrétaire général, Yonadam Kanna, est membre du Conseil intérimaire
irakien), les participants ont décidé, à l'issue de ce congrès,
de s'identifier sous une même dénomination, les " Chaldo-Assyriens ".
Ils demandent que cette identité, avec la langue syriaque, " soit mentionnée
dans la Constitution ", au même titre, donc, que les autres ethnies,
arabe, turkmène et kurde d'Irak.
Les Chaldo-Assyriens souhaitent obtenir la direction d'une province
administrative " dans la plaine de Ninive ", au nord du pays, où les
chrétiens sont nombreux. En se définissant clairement de manière ethnique,
les chrétiens veulent marquer leur identité au sein de la nation irakienne
: " Jusqu'ici, on ne parlait que des chrétiens d'Orient, sans préciser
le pays, ce qui alimentait régulièrement le soupçon de ne pas être de
bons patriotes ", affirme ainsi Joseph Yacoub, spécialiste des chrétiens
d'Orient.
Même peu nombreux, un million environ, les chrétiens d'Irak ont toujours
été divisés entre plusieurs Églises, ce qui a contribué à leur affaiblissement.
" Que la réunion ait eu lieu est déjà un événement ", ajoute encore
Joseph Yacoub, qui se réjouit de cette apparition sur la scène politique
: " À l'époque de Saddam Hussein, les chrétiens ont été conduits à faire
des compromis et des concessions, qui leur ont été reprochées. Là, ils
anticipent.
Dans les années 1930, lors du départ des Anglais, les Assyriens avaient
revendiqué la libre administration du territoire au nord de Mossoul.
Chaque fois, ces demandes sont restées vaines. Les chrétiens, en but
à l'hostilité latente de la majorité musulmane, ont vu leur nombre diminuer
tout au long du XXe siècle, au point qu'aujourd'hui leur existence même
soit menacée.
Cette fois, entre les chaldéens (environ 700 000), les assyriens (Église
nestorienne autocéphale, 150 000), les syriaques (50 000, divisé entre
une Église autocéphale et une Église rattachée à Rome), on a décidé
de s'unir. Reste que la principale Église, chaldéenne, est toujours
sans patriarche depuis le décès de Raphaël Bidawid Ier, le 7 juillet.
Ses membres n'ont pu se mettre d'accord lors d'un synode, en août.
Après cet échec, et selon le droit canon des Églises orientales, Jean-Paul
II a convoqué un nouveau synode le 2 décembre prochain à Rome, afin
d'élire le patriarche. Il est évident que dans le jeu subtil que doit
jouer aujourd'hui cette minorité dans la reconstruction de l'Irak, la
personnalité du nouveau patriarche sera de première importance. (source
: vis)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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