04.11.03
- Russie : Dialogue par personnes interposées.
Le président russe Vladimir Poutine, qui doit être reçu mercredi
au Vatican par le pape Jean Paul II, a estimé qu'il était nécessaire
d'unifier la chrétienté, faisant référence aux mauvaises relations entre
les Eglises orthodoxe russe et catholique.
"Nous devons tous contribuer à l'unification de la chrétienté indépendamment
des nuances qui la séparent en différentes Eglises et confessions",
a-t-il déclaré en répondant aux questions des médias italiens.
"Dans ce contexte, nous aimerions beaucoup pouvoir contribuer à rapprocher
les positions de l'Eglise orthodoxe russe et du Saint-Siège à Rome",
a ajouté le chef d'Etat russe.
Il a néanmoins souligné que sa tâche n'était pas d'assurer la visite
du pape en Russie, qui n'est "possible qu'en cas d'entente entre les
deux Eglises". L'unification du monde chrétien est importante pour la
Russie puisque qu'elle favoriserait plus encore l'intégration de la
Russie à l'Occident, selon Vladimir Poutine. Le président russe a cependant
averti que cette intégration devait se faire sans pour autant que la
Russie "perde sa culture, sa foi et son identité".
Le 15 octobre, le patriarche Alexis II avait transmis ses voeux à Jean-Paul
II : "En ces jours où l'Eglise catholique romaine fête les 25 ans de
votre pontificat sur le siège de Rome, je vous prie de bien vouloir
agréer mes salutations fraternelles et cordiales. "Le monde entier vous
connaît comme chrétien dévoué, pasteur, évêque et primat de la plus
grande Eglise chrétienne. Je prie afin que le Seigneur miséricordieux
vous raffermisse dans votre ministère et accorde sa miséricorde à tous
les enfants de votre Eglise. De toute mon âme je vous souhaite une bonne
santé, la force du corps et de l'esprit et de très longues années".
Mais delà aller plus loin, que cette fraternelle union de prière,
la chose est actuellement inconcevable. Le président Poutine
le dit à sa manière, en réponse à cette
question de la presse : "Le Pape de Rome a reçu les invitations de plusieurs
chefs d'Etat des anciennes républiques soviétiques: N. Nazarbaev, L.
Koutchma, des présidents de l'Arménie, de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan.
Pourquoi vous ne l'avez toujours pas invité? Ne pensez-vous pas de rater
une occasion historique: la possibilité de contribuer au rapprochement
des deux Eglises? Pour la Russie c'est si important de pouvoir réunir
l'Orient et l'Occident."
"Je suis entièrement d'accord avec vous, répond Vladimir Poutine
aux journalistes. J'accepte tout ce que vous dites. Mais, malheureusement
nous ne sommes ni la Géorgie, ni l'Azerbaïdjan, ni Kazakhstan. Je suis
le chef de l'Etat russe. Dans mon pays, comme vous le savez, la religion
principale est l'Eglise orthodoxe, le Patriarcat de Moscou. 90% des
croyants sont orthodoxes. Tous nos citoyens ne sont pas croyants, mais
parmi ces derniers les Orthodoxes sont majoritaires."
... " Il serait juste que les deux Eglises soeurs, comme elles
s'appellent toutes les deux, parviennent à surpasser les difficultés
et les malentendus et à trouver un langage commun. Vous avez également
raison de dire que ce serait un pas très important pour la Russie dans
le sens de l'intégration de la société occidentale. "
..." La Russie ne fait que des premiers pas dans cette direction.
Je souhaite que ces démarches soient plus rapides et efficaces. Je suis
pourtant persuadé qu'elles doivent émaner des deux côtés. "J'ai de bonnes
relations avec le Pape. Je l'ai rencontré dans plusieurs endroits, y
compris à Rome. Nous avons évoqué le sujet sensible des relations entre
le Saint-Siège et l'Eglise orthodoxe russe. C'est un homme fort intelligent
qui comprend parfaitement la situation actuelle. Je lui ai dit que j'étais
prêt à l'inviter comme un chef d'Etat. Savez-vous ce qu'il m'a répondu?
"Regardez par la fenêtre. Vous pouvez voir tout mon Etat par la fenêtre".
..." J'ai souligné que je ne pouvais lui proposer une visite élargie
sans l'accord de l'Eglise orthodoxe russe et qu'il nous faudrait faire
des efforts communs pour normaliser ces relations. Il le comprend. Mais
je répète: je souhaite vraiment que cela se produise. J'en ai parlé
avec les responsables de l'Eglise orthodoxe russe. Ils sont convaincus
qu'il existe un certain nombre de questions à résoudre. Bien entendu,
je dois respecter la position de l'Eglise orthodoxe russe". (source
: interfax)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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