12.11.03
- Dialogue interreligieux et évangélisation.
Il n'y a plus aucune raison d'opposer le dialogue à l'évangélisation.
"Du dialogue à la rencontre, du dialogue au partage de vie", telle doit
être pédagogie du dialogue interreligieux à laquelle les chrétiens
et n'importe quel autre croyant pourraient se conformer.
Le P. Thomas Michel, jésuite et actuel secrétaire exécutif du
dialogue œcuménique et interreligieux de la Fédération des conférences
épiscopales de l'Asie, la FABC, l'affirme dans un article écrit pour
la revue "Concilium", qui a consacré au dialogue interreligieux le dernier
fascicule intitulé "Apprendre des autres religions".
"La question centrale - selon le religieux jésuite - n'est pas de savoir
si l'Eglise doit proclamer l'Evangile ou être engagée dans le dialogue,
mais plutôt si les chrétiens partagent en permanence leur vie avec leurs
voisins appartenant à d'autres confessions.
Il ne s'agit pas de choisir entre une Eglise en dialogue ou une Eglise
qui proclame l'Evangile, mais plutôt entre une Eglise qui se laisse
guider par le Saint-Esprit en vue de partager humainement sa vie avec
les autres (et donc d'être constamment engagée dans le dialogue, dans
le témoignage, dans la proclamation) et une Eglise repliée sur elle-même
et vivant dans un ghetto qu'elle s'est imposée, prêtant peu d'attention
aux personnes appartenant d'autres confessions, avec lesquelles les
chrétiens partagent la culture, l'histoire, la citoyenneté et le destin
humain commun.
Quand des personnes de diverses confessions vivent vraiment ensemble
- et non seulement habitent dans la même ville - la question "dialogue
ou proclamation" ne se pose plus. Quand - ajoute le Jésuite - elles
travaillent, étudient, luttent, quand elles partagent leurs joies et
leurs peines, en affrontant ensemble, comme si elles étaient une seule
chose, les crises universelles d'injustice, les maladies et la mort,
elles n'utilisent pas la plus grande partie de leur temps à parler de
doctrine.
Leur attention se concentre sur le problème immédiat de la survie, sur
les soins à donner aux malade et aux nécessiteux, sur la transmission
des valeurs les plus chères aux nouvelles générations, sur la solution
des problèmes de manière productive et non destructive, sur la réconciliation
après les conflits, sur la recherche d'une société plus juste, plus
humaine et plus digne.
Quand les croyants collaborent effectivement à de telles activités,
en des moments rares mais privilégiés, ils expriment en même temps ce
qu'il y a de plus profond dans leur vie et dans leur cœur, c'est-à-dire
leurs fois religieuses respectives, sources de ténacité et d'inspiration,
la vraie force motrice qui motive, conduit et guide toutes leurs activités".
Comme on le sait, le dialogue interreligieux sera le thème de l'Assemblée
de l'Union des Supérieurs Généraux en fin novembre. (source : vd)
Pour plus d'informations : Agence
VID
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