12.11.03
- Des événements qui s'évanouissent de la mémoire.
Le mardi 11 novembre, en recevant une importante délégation
des ouvriers du syndicat polonais Solidarnosc, Jean Paul II a rappelé
que les leçons des événements vécus en 1979
ne peuvent être ni oubliées, ni négligées.
Les représentants de Solidarnosc, étaient conduits pas son ex
Président, M.Lech Walesa, et Mgr.Tadeusz Goclowski, responsable de la
pastorale du monde du travail de la Conférence épiscopale polonaise.
Le Pape a d'abord rappelé que ce jour était l'anniversaire de
la création de la République polonaise en 1918. "La liberté nationale
retrouvée ce jour-là -a-t-il dit- après des années de luttes qui ont
coûté tant de souffrances et de sacrifices au pays…n'a pas été de longue
durée. Mais nous avons toujours pu y faire référence dans le combat
pour notre liberté intérieure, celle de l'esprit".
Après avoir retracé l'histoire de Solidarnosc, né parmi ceux qui résistaient
à "la suppression programmée de la liberté individuelle, à l' humiliation
de la dignité humaine, à la négation des droits fondamentaux de la personne",
Jean Paul II a souligné combien ces principes étaient devenus "la base
de la mutation pacifique" de la Pologne. Puis il a évoqué l'année 1979,
durant "laquelle le sens de l'unité dans le bien et le désir commun
de voir la prospérité d'un pays opprimé provoquèrent la défaite de la
haine et de la vengeance, devenant le germe d'un état démocratique.
Ces évènements, a poursuivi le Pape, "semblent s'évanouir de la mémoire,
d'autant que les jeunes générations ne les connaissent pas par expérience
vécue. On peut donc se demander si les jeunes apprécient à son juste
prix la liberté dont nous jouissons, s'ils se rendent compte du prix
à payer pour la conserver". Puis Jean-Paul II a dit que ces évènements
constituaient un héritage "sur lequel il convient de revenir sans cesse,
de manière à ce que la liberté ne dégénère en anarchie et à ce qu'elle
assume la forme d'une responsabilité commune".
Citant ensuite son discours aux syndicats de 1981, Jean-Paul II a rappelé
la grande importance des devoirs "liés à la totale garantie de la dignité
et de l'efficacité du travail, dans le respect de tous les droits personnels,
familiaux et sociaux de chaque homme, sujet du travail… Votre activité
spécifique -a-t-il ajouté- a et doit conserver une référence claire
à la morale sociale toute entière". "Il semble que cet appel à garantir
la dignité et l'efficacité du travail n'a rien perdu de son importance".
Evoquant la situation actuelle du monde du travail en Pologne, c'est-à-dire
le chômage, la précarité, les licenciments effectués "sans aucune attention
au sort des ouvriers et de leurs familles", ou bien encore la différence
entre emplois publics et privés, le pape a ajouté : "Il faut
que votre syndicat prenne ouvertement la défense des gens qui travaillent
auxquels les patrons nient tout droit à la parole, toute possibilité
de s'opposer à la violation des droits fondamentaux du travailleur"...
" Il y a un péché qui crie vengeance au ciel", quand des employeurs
"nient le droit au repos à leur personnel, leurs droits à la protection
sanitaire, et même à la maternité".
Pour conclure, le Pape a rappelé que, ces dernières années, "la politisation
du syndicat, probablement due à la nécessité historique, l'a affaibli…
Aujourd'hui, si Solidarnosc veut vraiment servir le pays, il doit retrouver
ses racines… Tous les ouvriers, quelque soit le pouvoir, attendent un
soutien public à la défense de leurs justes droits". (source : vis)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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