19.11.03
- Bolivie : Le défi des réalités nationales.
Les évêques de Bolivie, réunis pour leur 77ème
assemblée générale, ont surtout étudié
les défis à relever par la pastorale de l'Eglise devant
la situation actuelle du pays, le plus pauvre sans doute de l'Amérique
Latine.
Les représentants des 18 juridictions ecclésiastiques
se retrouvèrent autour du cardinal Julio Terrazas, président
de la Conférence. Leurs réflexions portaient sur la situation
sociale, politique et économique du pays, sur le développement
et sur les conclusions du XIIIème Sommet Latino-Américain
qui avait réuni, à Santa Cruz en Bolivie, les chefs d'Etat
et de gouvernement du continent sud-américain avec les premiers
ministres d'Espagne et du Portugal pour mieux se positionner face à
l'influence des Etats-Unis.
Durant cette assemblée épicopale, les évêques
d la Conférence épiscopale bolivienne, la CEB, se sont
retrouvés, dans un temps de prière et de réflexion
avec les responsables des Eglises évangéliques, qui sont
très actives dans tout le continent. Au terme de leur rencontre,
la CEB donnera connaissance du message qu'elle adresse au président
Mesa, lors de la conférence de presse de clôture.
Le président Carlos Mesa développe un programme de renouveau,
mais il est trop tôt pour dire si, avec lui, la raison, qu'il incarne
mieux que d'autres sur la scène bolivienne, finira par l'emporter. Certes,
depuis son intronisation par le Congrès, dans la soirée du 17 octobre,
le calme est revenu à La Paz, siège du gouvernement, à El Alto, l'immense
faubourg qui la domine, et dans d'autres villes du pays, telles Cochabamba
ou Sucre, théâtres d'émeutes qui ont entraîné la mort de sans doute
plus de 80 personnes depuis le 20 septembre. Mais ce calme restera précaire
tant que les causes des troubles ne seront pas éliminées.
Les raisons de la colère sont nombreuses et la crise sera longue à
s'atténuer. Un projet d'exportation de gaz vers les Etats-Unis,
via le Mexique et le Chili, en a été non pas la cause, mais le prétexte
qui rassemble plusieurs éléments propres à réveiller les frustrations
populaires: la propension des élites à gaspiller les ressources du pays
(l'argent des mines de Potosi pillé par les Espagnols, l'étain bradé
aux Américains pendant la Seconde Guerre mondiale et l'épuisement des
gisements dans les années 1980), les soupçons de corruption qui pèsent
sur elles, le rejet, enfin, des privatisations et de la mondialisation
qui ont débouché, en Bolivie comme ailleurs en Amérique latine, sur
la constitution de monopoles privés et la désindustrialisation.
Mesa saura-t-il calmer les esprits? Peu connu à l'étranger, cet intellectuel
âgé de 50 ans, est sans doute l'homme le mieux en situation de préserver
la démocratie et l'unité du pays, même s'il fait partie de l'élite blanche.
Arrivant au pouvoir après des émeutes sanglantes, il a
promis "ni l'oubli ni la vengeance, mais la justice" pour les indiens,
les ouvriers, les paysans. Une "refondation" qu'espèrent
la CEB et qui annonce une Bolivie nouvelle. (source : aci)
Pour plus d'informations : Agence
ACI
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