25.10.03
- Inde : Respectez les monuments religieux.
Le cardinal Ivan Dias de Bombay vient de mettre en garde les autorités
civiles de son diocèse contre la démolition de croix, calvaires et autres
symboles religieux élevés sur les bords des rues et les places publiques.
Quelque temps auparavant, le Conseil municipal du grand Mumbai (Bombay)
avait dressé une liste de 1 431 édifices illégaux appartenant à diverses
religions, destinés à être démolis. Parmi eux, se trouvaient 1 242 symboles
religieux hindous et 98 croix ou calvaires catholiques. Le cardinal
Dias a écrit, le 30 octobre dernier, une lettre au chef du Conseil municipal
de la ville, Karun Srivasata, lui demandant de s'assurer exactement
du statut particulier des divers édifices religieux avant de les condamner
à la démolition.
Le cardinal lui a, en particulier, fait remarquer que beaucoup de croix
ont été érigées durant une peste ayant sévi dans la région, il y a environ
un siècle. " Par suite, s'ajoutant aux monuments dont nous avons hérité
du passé, ces croix font partie du patrimoine de la foi. Elles ont été
une source de bienfaits pour la population locale et sont liées à de
très forts sentiments individuels et collectifs a-t-il précisé.
La plupart de ces symboles religieux ne gênent en rien la population
locale qui s'interroge sur le motif des démolitions envisagées. Le dirigeant
de la communauté catholique regrette également que la décision de démolition
des édifices religieux ait été prise sans aucune consultation ni avec
l'Eglise catholique ni avec les autres responsables religieux de la
région.
En outre, ajoute-t-il, les avis de démolition signifiés seulement 24
heures à l'avance ne favorisent pas la naissance d'un dialogue constructif
entre les diverses parties. Cette initiative de la municipalité de Bombay
a sa source dans la plainte déposée à la Haute Cour de Bombay par une
ONG mettant en cause la multiplication d'édifices illégaux.
Le 24 septembre, le tribunal a ordonné au Conseil municipal de faire
retirer les divers monuments et sanctuaires illégaux des voies piétonnières,
des rues et des places publiques. La municipalité a attendu que soit
terminée la célébration du Diwali, la fête hindoue des lumières, pour
passer à l'action. Trois jours après la fête, le 27 octobre, vingt-et-un
sanctuaires hindous étaient abattus à divers endroits de la ville.
Interrogé à ce sujet, un membre du Conseil municipal du grand Mumbai
a reconnu que son administration était prête à démolir 54 sanctuaires
illégaux à travers la ville. Il a aussi déclaré qu'un avis était envoyé
aux propriétaires d'édifices religieux illégaux 24 heures seulement
avant la date prévue de leur démolition. Les autorités civiles ont également
prévu d'éliminer un certain nombre de croix présentes sur le territoire
de la ville.
Dès le 25 octobre, un laïc catholique a porté l'affaire devant la Haute
Cour. Le tribunal a demandé à la municipalité de ne pas procéder aux
démolitions prévues étant donné que, précédemment, le gouvernement de
l'Etat a classé la plupart d'entre elles parmi les éléments du patrimoine,
dans un avis datant de 1991. Un avocat à la Haute Cour a rappelé, par
ailleurs, que la municipalité, en dépit des protestations des catholiques,
avait, en 1998, fait démolir une croix élevée devant une église, sous
le prétexte qu'elle gênait la circulation dans une voie piétonnière.
Une plainte ayant été déposée, le tribunal avait ordonné à la municipalité
de restaurer la croix à ses frais.
En dehors des édifices religieux hindous et chrétiens inscrits sur la
liste des monuments à démolir, on trouve aussi soixante et une constructions
religieuses appartenant à l'islam, vingt-cinq appartenant au bouddhisme
et cinq autres à diverses religions et sectes. (source : eda)
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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