11.12.03
- Ouganda : Les Eglises demandent l'amnistie.
Les principaux chefs religieux chrétiens et musulmans de l'Ouganda
demandent au gouvernement accorder l'amnistie aux rebelles de l'Armée
de Résistance du Seigneur (LRA) sans restrictions et sans limitations.
Le Conseil ougandais inter-religieux, l'IRCU, lance cet appel au terme
d'une visite de solidarité de deux jours à Gulu, chef-lieu du district
de Gulu (nord), où la population locale vit dans des conditions dramatiques
à cause de la violence des rebelles. La délégation, notamment formée
de l'archevêque catholique de Kampala, de son homologue anglican et
du chef de la communauté musulmane, le mufti Sheik Shaban Ramadan, a
visité le centre pour enfants qui passent leurs nuits en ville pour
échapper aux attaques du LRA dans les villages, la structure qui accueille
les mineurs ayant été enlevés par le LRA et le camp pour déplacés de
Pagak, qui accueille actuellement près de 20.000 personnes.
L'archevêque anglican de la capitale, Livingstone Nkoyoyo, a déclaré:
"En tant que chefs religieux, nous n'employons pas les armes mais la
Bible, qui parle de pardon sans conditions. Nous demandons au gouvernement
ougandais d'étendre l'amnistie, parce qu'il faut du temps pour bâtir
la confiance réciproque et se parler. La solution au conflit dans le
nord est le dialogue".
Pour l'archevêque de Kampala, le cardinal Emmanuel Wamala, "nous sommes
messagers de Dieu, son pardon est infini. C'est pourquoi nous pensons
qu'il ne devrait pas y avoir de limitations à l'amnistie".
Le chef de la communauté musulmane, Sheik Shaban Ramadhan, a ajouté:
"Nous invitons les rebelles à la raison et à cesser de tuer leurs propres
frères et soeurs. Les armes ne peuvent être la solution au conflit.
Le gouvernement doit continuer à chercher une solution à travers des
moyens pacifiques".
Cette initiative a été promue par l'ARLPI (Acholi religious' peace initiative),
le cartel interreligieux des districts acholi engagé de longue date
dans une médiation avec les rebelles pour trouver une solution négociée
à la crise qui dure depuis 1987.
Le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré le mardi 9 décembre
qu'il n'avait jamais envisagé une issue pacifique à cette guerre et
a menacé de mort les chefs de la LRA, à moins qu'ils ne se rendent.
La LRA a pris les armes contre le régime du président Yoweri Museveni
en 1988, affirmant vouloir le renverser pour établir un gouvernement
basé sur les Dix commandements de la Bible.
Ce mouvement est tristement célèbre pour les atrocités Selon des sources
locales, les attaques du LRA ont causé plus de 100.000 victimes et au
moins 20.000 enfants ont été enlevés, qui sont ensuite employés comme
"soldats" ou comme esclaves sexuels. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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