11.12.03
- L'assassinat des moines de Tibhirine.
La famille de l'un des moines assassinés en Algérie et le P. Armand
Veilleux, de l'abbaye de Scourmont, se sont constitués partie civile
pour obtenir enfin une réponse à cette question :"Qui est responsable
de l'enlèvement et de l'assassinat des moines de Tibhirine ?"
Cinq membres de la famille du P. Christophe Lebreton, l'un des sept
moines trappistes assassinés en 1996 en Algérie, ainsi que le P. Armand
Veilleux qui exerçait alors la fonction de procureur général de l'Ordre
cistercien, ont décidé de saisir la justice.
Officiellement, le seul responsable de l'enlèvement des moines dans
la nuit du 26 au 27 mars 1996 et de leur assassinat deux mois plus tard
serait Djamel Zitouni, chef du groupe islamique armé (GIA), qui aurait
agi par fanatisme religieux. Cette thèse, pourtant, a été à plusieurs
reprises mise en cause par les témoignages d'anciens gradés ayant appartenu
à l'armée ou aux services secrets algériens qui affirment que ceux-ci
manipulaient le GIA, ainsi que par les confidences d'islamistes repentis.
Les révélations troublantes de militaires dissidents, Abdelkader Tigha
et Hacine Ouguenoune, dit Haroun, selon lesquelles l'enlèvement des
moines aurait été organisé par le Département de renseignement et de
sécurité (DRS) et aurait mal tourné, sont venues semer un peu plus le
doute.
Il y a un an, s'appuyant sur ces éléments nouveaux, le P. Armand Veilleux
affirmait que l'entêtement des moines à vouloir rester à Tibhirine "agaçait"
les chefs militaires. Les chefs de la sécurité militaire auraient donc
fait enlever les moines par des hommes recrutés par Djamel Zitouni,
avec l'intention de les faire libérer par l'armée et les renvoyer en
France. L'affaire aurait dérapé parce qu'une autre branche du GIA se
serait emparée des otages.
"Le respect de la vérité et de leur mémoire le commande ", explique
Dom Armand, qui rappelle que l'État français, étrangement, n'a jamais
demandé l'ouverture d'une information judiciaire. Dom André Barbeau,
abbé d'Aiguebelle jusqu'en 2001 et donc responsable immédiat de Tibhirine,
souhaite que cette démarche des familles puisse "faire la vérité
sans diviser et préserver la communion " entre les familles, les chrétiens
et les musulmans, les Algériens et les Français.
Mgr Henri Teissier, archevêque d'Alger, regrette quant à lui une démarche
" en contradiction absolue avec ce que les Frères de Tibhirine ont vécu,
avec le message de solidarité humaine et spirituelle qu'ils ont laissé
". (source : scourmont)
Pour plus d'informations : Abbaye
de Scourmont
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