11.12.03
- Les jours religieux fériés proposés par le rapport
Stasi.
Les élèves des écoles publiques de France ne travailleront pas les
jours de Kippour et de l'Aïd-el-Kebir, si la proposition du rapport
Stasi d'instaurer des jours fériés pour ces fêtes juive et musulmane
dans les écoles, était adoptée par le président Chirac.
"La France serait ainsi le premier pays non musulman à reconnaître l'Aïd-el-Kébir
et le seul pays autre qu'Israël à fêter Kippour", a affirmé Patrick
Weil, membre de la commission Stasi, devant la presse. "La laïcité française
était souvent considérée comme ringarde, a-t-il lancé, aujourd'hui nous
allons très loin dans la reconnaissance des cultes. La laïcité est le
respect de tous les cultes. A partir du moment où nous sommes dans un
paysage différent de celui de 1905la reconnaissance de certaines options
religieuses s'impose".
Et de rappeler qu'au début du siècle, "0,2% de la population était juive
et il n'y avait pratiquement pas de musulmans", alors qu'aujourd'hui,
"il y a en France 6 à 7% de musulmans et 1% de juifs". Quant aux bouddhistes,
ils organisent leur fête annuelle principale un dimanche de mai, note
le rapport. La proposition de rendre fériées à l'école les principales
fêtes des deux religions les plus importantes en France après le catholicisme,
est un "geste" de la République pour que tous les élèves apprennent
la "tolérance" et le "pluralisme", a affirmé Rémy Schwartz, rapporteur
de la commission.
Qu'un petit musulman ou catholique "ait congé pour Kippour" et un petit
juif "pour Aïd el Kébir" devrait encourager la compréhension de l'autre
et apprendre le respect des différences. Cette mesure apparaît aussi
comme le "pendant" de l'interdiction ferme et inscrite dans la loi,
proposée par la commission, de tout signe religieux "ostensible" par
les élèves. L'Aïd-el-Kébir ou Aïd-el-Adha (fête du sacrifice), qui commémore
le sacrifice d'Abraham et marque la fin du pèlerinage de La Mecque,
et Yom Kippour (fête du pardon) sont calées sur le calendrier lunaire,
et donc changent de date, comme certaines fêtes catholiques.
"Il n'est pas question de remettre en cause le calendrier conçu principalement
autour des fêtes catholiques", prévient la commission. Quatre des onze
jours fériés ont une référence catholique : Noël, Pentecôte, Ascension,
Assomption, - les lundis de Pâques et de Pentecôte ayant une origine
laïque. Cela ne changera pas non plus le nombre de jours fériés dans
l'année scolaire, puisque ces deux jours supplémentaires seront compensés.
La commission a proposé aussi que Kippour, l'Aïd el Kébir, ainsi que
le Noël orthodoxe soient reconnus dans le monde de l'entreprise comme
jours fériés, substituables à un autre jour férié à la discrétion du
salarié. Cette proposition serait définie après concertation avec les
partenaires sociaux et en tenant compte des spécificités des petites
et moyennes entreprises. Cette pratique du crédit de jour férié dans
l'entreprise est courante dans certains pays, affirme le rapport. Un
droit aux congés pour les fêtes religieuses est accordé aux fonctionnaires
ou contractuels de la fonction publique, selon une circulaire du 23
septembre 1967.
Le rapport Stasi.
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