11.12.03
- Quelques réactions sur le rapport Stasi.
Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la fédération protestante
de France (FPF), a déclaré qu'il était "très heureux de l'équilibre
général" du rapport de la commission Stasi sur la laïcité. "Il fallait
que la laïcité soit ouverte à toutes les religions en France et c'est
écrit dans le texte de manière conceptuelle et de manière tout à fait
concrète." C'est ainsi qu'il a cité que ce rapport ne se focalise
pas sur une laïcité à l'école et au sens strict,
mais va jusqu'à évoquer les exigences religieuses dans
les repas en restauration collective. Il salue aussi avec satisfaction
la lutte contre "les discriminations sociales et urbaines".
Mgr Stanislas Lalanne, secrétaire général de la Conférence des évêques
de France, a donné une première réaction en tant que porte-parole
de l'épiscopat : "Le rapport de la Commission sur l'application
du principe de laïcité dans la République a été remis ce jeudi 11 décembre
2003 au Président de la République. Avant toute décision politique,
celui-ci avait souhaité constituer une commission consultative pour
permettre une large écoute des composantes de la société française.
Résultat de cette consultation, le rapport produit par la commission
Stasi est une étape dans le processus politique en cours. Il est dense
et demande à être étudié. A première lecture, il nous paraît guidé par
un double souci de vigilance et d'accueil, conditions essentielles pour
favoriser le vivre ensemble et la paix sociale. Mais il conviendra cependant
d'évaluer la pertinence de ces propositions et les conditions de mise
en œuvre pour celles qui seraient retenues."
Le président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Yonathan
Arfi, salue le "sursaut républicain salutaire" permis selon lui par
le rapport sur la laïcité élaboré par la commission Stasi. Les conclusions
du texte, qui préconise une loi sur la laïcité, "répondent à une situation
d'urgence car la République est menacée par tous ceux qui, en s'attaquant
à la laïcité, s'en prennent au modèle républicain dans son ensemble...
Les institutions publiques, telles que l'école ou les services publics,
doivent être protégés des coups de butoirs portés par les revendications
communautaristes."
Du côté des "politiques", le président du "Front
National" (FN) Jean-Marie Le Pen dénonce une "promotion
de l'Islam dans notre pays de vieille tradition chrétienne." A ses yeux,
"l'interdiction du voile ne peut tenir face à tant de complaisance sur
tout le reste" et les conclusions de la commission Stasi "constituent
un nouvel appel à l'immigration". Il a dénoncé notamment l'institution
de l'Aïd-el-Kébir comme jour férié dans les écoles.
Le président du "Mouvement pour la France", Philippe de Villiers,
dénonce une "promotion détournée du communautarisme islamique.
"L'interdiction des croix et de l'expression publique chrétienne est
une blessure et une lâcheté vis-à-vis des Français et de leur histoire."
Le président du "Club laïcité", (tendance socialiste), Georges
Sarre estime que "les propositions de la commission Stasi sont un pas
positif nécessaire" et qu'elles "faciliteront l'intégration de tous
les citoyens français dans une République qui ne peut être que laïque".
Il ajoute que "ce pas nécessaire ne saurait être suffisant" et "doit
s'accompagner d'une politique de croissance qui favorisera l'emploi"
car "les replis communautaires se nourrissent d'abord du chômage et
des difficultés de la vie quotidienne".
La Ligue communiste révolutionnaire (LCR), trotskiste, "se prononce
contre le projet d'une loi ciblant pour l'essentiel le port du voile
à l'école"... "une loi qui ne peut apparaître que comme une stigmatisation
et une vexation supplémentaires pour une population à qui l'on n'envoie
que des messages négatifs et discriminants.
Le rapport Stasi.
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