Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 30 au 1 janvier décembre 2009 (semaine 01)
 

-
2009-01-01 - Russie
L'ÉGLISE A BESOIN D'UNE INTELLIGENTSIA, PAS DE RÉFORMES


A la veille de l'élection du futur Patriarche de Moscou, différentes déclarations ecclésiales, en particulier celles du métropolite Kirill, qui assure l'interim, suggèrent les enjeux d'une telle élection pour l'évolution qui devrait marquer les années à venir.

Selon le métropolite Kirill, locum tenens du siège patriarcal, l'Église en Russie a aujourd'hui un besoin très fort d'une vrai intelligentsia orthodoxe. Le métropolite a exprimé cette idée à la rencontre dimanche dernier, le 28 décembre, avec les étudiants du séminaire qui se trouve auprès du monastère de la Rencontre (Srétenski) à Moscou.

Pour lui, "des schémas théologiques secs et répétitifs ne peuvent convaincre personne. Il faut prêcher aux hommes d'aujourd'hui dans la langue qui leur soit compréhensible. Nous devons leur transmettre l'Évangile éternel dans les catégories, les idées et les paroles éloquentes pour chaque génération."

"Nous devons être des théologiens capables de refléter dans notre pensée théologique ce qui se passe dans notre monde, a affirmé le métropolite. Nous devons réagir à l'actualité non pas comme des hommes politiques, ni comme des scientifiques, mais en tant que pasteurs, prêtres et théologiens. C'est ce que le peuple de Dieu attend de nous."

Le métropolite Cyrille considère que l'intelligentsia orthodoxe doit être aujourd'hui en Russie la messagère de la Vérité dans les milieux cultivés de la société qui sont quelquefois enclins à des visions étrangères au christianisme, voire athées.

Dans le même temps, le métropolite Kirill, qui passe pourtant pour un réformiste au sein de l'Eglise orthodoxe russe, et qui est considéré comme l'éventuel patriarche, veut dissiper les doutes: les réformes ne sont pas à l'ordre du jour." Il n'y aura pas de réformes dans l'Eglise orthodoxe russe quand le nouveau patriarche entrera en fonction", a-t-il déclaré le 29 décembre. Le métropolite se déclare même opposé fermement à toute réforme de l'Église."

" D'ailleurs
je ne pense qu'aucun des 145 archevêques qui pourraient être nommés comme patriarche n'a d'envies de réforme", a-t-il insisté. Et de rappeler que la Russie a appris par deux fois la nécessité d'adopter des attitudes prudentes à l'égard du bouleversement des traditions, spécialement des traditions ecclésiales.

"La première leçon que nous avons apprise a été le schisme des Vieux-Croyants. Notre seconde leçon a été les innovations de triste notoriété des années 1920 ...
Les deux événements ont provoqué de l'agitation et divisé les gens, mais aucun des deux n'a pu atteindre les objectifs fixés par les réformateurs, car les réformes dans l'Eglise ne peuvent atteindre leurs buts que si elles sont enracinées dans la vie des gens".

Et de préciser ce que sont les réformes impossibles : " L'Eglise est conservatrice par nature, car elle maintient la foi apostolique"...
"Si nous voulons transmettre la foi d'une génération à l'autre pendant des siècles, la foi doit rester intacte. Toute réforme portant atteinte à la foi, aux traditions et aux valeurs est appelée hérésie".

Et de mettre en garde contre les réformes séculières qui sapent les traditions théologiques et les valeurs morales. "Ce sont des réformes dangereuses pour le pays". (source : interfax et Orthodoxie)


Retour aux dépèches