Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 9 au 13 janvier 2009 (semaine 02)
 

-
2009-01-13 -
BENOÎT XVI SALUE L'OUVERTURE DE "L'ANNÉE GALILÉE"

Le 21 décembre, Benoît XVI a saisi l'occasion du solstice d'hiver pour « saluer tous ceux qui participent à différents titres aux initiatives de l'année mondiale de l'astronomie, proclamée pour le 4e centenaire des observations de Galilée ».

Il a cité trois papes qui se sont illustrés dans l'astronomie : "Sylvestre II, qui l'a enseignée, Grégoire XIII, auquel nous devons notre calendrier, et saint Pie X qui savait construire des horloges solaires."

Jean Paul II lui a rendu hommage en 1992 et une statue du scientifique doit être installée et inaugurée en 2009 dans les jardins du Vatican. L'ONU a d'ailleurs proclamé 2009 année internationale de l'astronomie pour commémorer la première utilisation d'un télescope par Galilée. .

Le Pape voit dans les « lois de la nature », scrutées par les chercheurs, « un grand stimulant à contempler avec gratitude les œuvres du Seigneur ».

" En cette année 2009 qui, à l'occasion du 4e centenaire des premières observations de Galilée au télescope, a été consacrée à l'astronomie, dit le Pape dans son homélie du 6 janvier, nous ne pouvons manquer de prêter une attention particulière au symbole de l'étoile, si important dans le récit évangélique des mages (cf. Mt 2, 1-12). Ceux-ci étaient selon toute probabilité des astronomes."

" De leur point d'observation, placé à l'Orient par rapport à la Palestine, peut-être en Mésopotamie, ils avaient remarqué l'apparition d'un astre nouveau, et ils avaient interprété ce phénomène céleste comme l'annonce de la naissance d'un roi, précisément, selon les Saintes Ecritures, du roi des Juifs (cf. Nb 24, 17). Les Pères de l'Eglise ont également vu dans ce singulier épisode raconté par saint Matthieu une sorte de « révolution » cosmologique, causée par l'entrée du Fils de Dieu dans le monde. Par exemple, saint Jean Chrysostome écrit : « Lorsque l'étoile parvint au-dessus de l'enfant, elle s'arrêta et cela ne pouvait être que le fait d'une puissance que les astres n'ont pas : c'est-à-dire, d'abord se cacher, puis apparaître à nouveau, et enfin, s'arrêter (Homélie sur l'Evangile de Matthieu, 7, 3)."

" Ce qu'il faut bien sûr entendre au sens symbolique et théologique. En effet, alors que la théologie païenne divinisait les éléments du cosmos, la foi chrétienne, en conduisant à son achèvement la révélation biblique, contemple un unique Dieu, Créateur et Seigneur de tout l'univers."

" L'amour divin, incarné dans le Christ, est la loi fondamentale et universelle de la création. Cela doit en revanche être entendu non au sens poétique, mais réel. C'est ainsi que l'entendait du reste Dante lui-même, lorsque, dans le vers sublime qui conclut « le Paradis » et toute la Divine Comédie, il définit Dieu comme « l'amor che move il sole e l'altre stelle », l'amour qui meut le soleil et les autres étoiles (Paradis, xxxiii, 145)."

" Cela signifie que les étoiles, les planètes, l'univers tout entier ne sont pas gouvernés par une force aveugle, ils n'obéissent pas aux dynamiques de la seule matière. Ce ne sont donc pas les éléments cosmiques qui doivent être divinisés, mais, bien au contraire, en toute chose et au-dessus de toute chose, il y a une volonté personnelle, l'Esprit de Dieu, qui dans le Christ s'est révélé comme Amour (cf. Enc. Spe salvi, n. 5). S'il en est ainsi, alors les hommes - comme l'écrit saint Paul aux Colossiens - ne sont pas esclaves des « éléments du monde » (cf. Col 2, 8), mais ils sont libres, c'est-à-dire capables d'entrer en relation avec la liberté créatrice de Dieu."

" Notre époque, donne des signes intéressants d'une nouvelle floraison, grâce à la passion et à la foi d'un grand nombre de scientifiques qui - sur les traces de Galilée - ne renoncent ni à la raison ni à la foi, et les mettent en revanche pleinement en valeur toutes les deux, dans leur fécondité réciproque."

" La pensée chrétienne, poursuit Benoît XVI, compare l'univers à un « livre » - c'est également ce que disait Galilée -, en le considérant comme l'œuvre d'un Auteur qui s'exprime à travers la « symphonie » de la création. A l'intérieur de cette symphonie, on trouve, à un certain moment, ce que l'on appellerait en langage musical un « solo », un thème confié à un seul instrument ou à une voix ; et il est tellement important que la signification de toute l'œuvre en dépend. Ce « solo » c'est Jésus, à qui correspond, justement, un signe royal : l'apparition d'une nouvelle étoile au firmament." Jésus est comparé par les auteurs chrétiens antiques à un nouveau soleil. Selon les connaissances astrophysiques actuelles, nous devrions le comparer à une étoile encore plus centrale, non seulement pour le système solaire, mais pour tout l'univers connu."

" Dans ce dessein mystérieux, à la fois physique et métaphysique, qui a conduit à l'apparition de l'être humain comme couronnement des éléments de la création, Jésus est venu au monde : « né d'une femme » (Ga 4, 4), comme l'écrit saint Paul. Le Fils de l'homme résume en lui la terre et le ciel, la création et le Créateur, la chair et l'Esprit. Il est le centre de l'univers et de l'histoire, parce qu'en Lui s'unissent sans se confondrent l'Auteur et son œuvre."

Le Vatican veut rééditer les actes du procès de Galilée pour « rafraîchir la mémoire » de ceux qui accusent l'Église catholique d'avoir condamné le célèbre physicien (1564-1642) pour ses thèses sur l'univers. C'est ce qu'a déclaré Mgr Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la Culture, à la veille de l'ouverture d'un congrès organisé par le Vatican sur « La science 400 ans après Galilée ».

La condamnation de Galilée à la prison, prononcée en 1633 par l'Inquisition après un long procès où il risquait une condamnation au bûcher, n'a en effet jamais été signée par le pape Urbain VIII. Mais le savant, défenseur de la thèse héliocentrique de l'univers selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil, avait été contraint de se rétracter et ses oeuvres avaient été interdites.

Si, à cette époque,
les traductions de la Bible avaient été fidèles aux textes originaux hébreux et grecs, Galilée n’aurait pas été condamné pour “avoir tenu et cru une doctrine fausse et contraire aux saintes Écritures”. Le cardinal Paul Poupard a clarfié cela dans un ouvrage où il livre les pièces de ce dossier complexe. (information : VIS)

Retour aux dépèches