Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 25 au 27 janvier 2009 (semaine 04)
 

-
2009-01-27 -
Irak
CES MOMENTS DIFFICILES QUE VOUS VIVEZ

Le 24 janvier, le Pape a reçu les évêques de l'Eglise chaldéenne au terme de leur visite Ad Limina, qui lui ont offert la chape liturgique de Mgr. Faraj Rahho, l'archevêque de Mossoul assassiné, et l'étole du P. Ragheed Aziz Ganni, lui aussi assassiné.

Benoît XVI a d'ailleurs tout particulièrement évoqué ces deux victimes du fanatisme en Ira, priant pour que toutes les personnes éprises de paix dans la région "mettent en commun leurs forces pour faire cesser la violence et pour permettre ainsi à tous de vivre dans la sécurité et dans la concorde mutuelle".

Il a également demandé au cardinal Emmanuel III Delly, Patriarche de Babylone, de saluer pour lui tous les fidèles de cette vénérable Eglise orientale, et de les assurer de sa "prière ardente et de ma proximité spirituelle, en ces moments difficiles que connaît encore votre région et particulièrement l'Irak".

"L'Eglise chaldéenne, dont les origines remontent aux premiers siècles chrétiens, a une longue et vénérable tradition qui exprime son enracinement en orient...ainsi que son apport irremplaçable à l'Eglise universelle, notamment par ses théologiens et ses maîtres spirituels. Son histoire montre aussi combien elle a toujours participé de manière féconde à la vie des peuples.

" Aujourd'hui l'Eglise chaldéenne, qui a une place importante parmi les différentes composantes de l'Irak doit poursuivre cette mission au service de leur développement humain et spirituel". Pour cela, a poursuivi le Saint-Père, il est nécessaire d'entretenir "des relations cordiales avec les membres des autres communautés. L'Eglise chaldéenne est appelée à jouer un rôle essentiel de modération en vue de la construction d'une société nouvelle où chacun pourra vivre dans la concorde et dans le respect". Certes, la cohabitation entre les communautés musulmane et chrétienne a toujours connu des aléas. "Les chrétiens, qui habitent l'Irak depuis l'origine, en sont pleinement citoyens avec les droits et les devoirs de tous, sans distinction de religion".

Étant l'Église chrétienne majoritaire en Irak, l'Eglise chaldéenne "a une responsabilité particulière pour promouvoir la communion et l'unité du Corps mystique du Christ. Je vous encourage -a précisé Benoît XVI- à poursuivre vos rencontres avec les pasteurs des diverses Eglises, ainsi qu'avec les responsables des autres Eglises chrétiennes, pour donner une impulsion à l'œcuménisme".

Parmi les problèmes graves auxquels les évêques chaldéens doivent faire face en Irak, il a cité la violence quotidienne dont les fidèles sont victimes. "Je salue leur courage et leur persévérance face aux épreuves et aux menaces dont ils sont l'objet... Le témoignage qu'ils rendent à l'Evangile est un signe éloquent de la vivacité de leur foi et de la force de leur espérance". Il a alors vivement encouragé les évêques "à soutenir les fidèles pour surmonter les difficultés et affirmer leur présence, en faisant appel notamment aux pouvoirs publics pour la reconnaissance de leurs droits humains et civils, les incitant aussi à aimer "un pays auquel ils demeurent profondément attachés.

Parlant ensuite des fidèles de la diaspora, dont le nombre n'a cessé de grandir, le Saint-Père a estimé nécessaire que "les fidèles chaldéens qui vivent en dehors des frontières nationales, maintiennent et intensifient leurs liens avec leur Patriarcat, afin qu'ils ne soient pas coupés de leur centre d'unité. Il est indispensable que les fidèles gardent leur identité culturelle et religieuse".

Enfin, Benoît XVI a tenu à saluer "le témoignage de charité désintéressée de l'Eglise à l'égard de tous ceux qui sont dans le besoin, sans distinction d'origine ou de religion, qui ne peut que stimuler l'expression de la solidarité de toutes les personnes de bonne volonté". Malgré les terribles moments passés et présents, se sont développées en Irak "de petites œuvres d'une extraordinaire charité, qui font honneur à Dieu, à l'Eglise chaldéenne et au peuple irakien".

Au cours d’une table ronde organisée par Radio Vatican dans la soirée du 21 janvier, Mgr Sako, qui s’apprêtait à être reçu par le pape, a affirmé qu’“un synode général permettrait de mieux comprendre le problème“ des chrétiens au Moyen-Orient. Si un Synode spécial des évêques pour le Liban a eu lieu fin 1995, jamais aucun synode des évêques du Moyen-Orient n’a été convoqué au Vatican, a-t-il fait remarquer.

“S’il n’y pas de vision claire, les chrétiens ne resteront pas au Moyen-Orient et quitteront cette terre autrefois bénie et aujourd’hui maudite“, a prévenu Mgr Sako. "Le témoignage des communautés chrétiennes, leur rapport avec les majorités musulmanes, et les liens avec la politique“, sont des sujets qui “méritent“ d’être abordés dans un synode."

S’il reconnaît que Benoît XVI “a déjà beaucoup fait“ pour les communautés chrétiennes au Moyen-Orient, Mgr Louis Sako a aussi estimé “avoir encore besoin d’aide“ car les fidèles s’y sentent “souvent isolés“. (source : VIS)

Retour aux dépèches