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FlashPress - Infocatho
du 8 au 12 mars 2009 (semaine 11)
 

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2009-03-12 -
DIEU EST VENU NOUS DIRE LA PRIORITÉ DE L'AMOUR

"L’histoire est sordide et épouvantable pour cette gamine de neuf ans, enceinte suite au viol de son beau-père. Elle courait à la mort et ses jumeaux également. L'équipe médicale a anticipé la mort assurée des enfants pour sauver la vie de leur mère.

" Un petit bout de femme de 33 kilos, et 1,33 mètre courrant, " écrit Isabelle de Gaulmyn la correspondante à Rome du quotidien "La Croix"
. Au lieu de juger avec délicatesse et amour la décision douloureuse de la toute jeune maman, car pour une mère un avortement est toujours un drame, l'archevêque de Recife lui assène son assurance légaliste et condamne les parents, le médecin, le corps médical, et les excommunie, notant au passage que "le violeur était contre l'avortement", comme cela lui donnait une justification aux yeux de l'archevêque.

Isabelle de Gaulmyn commente ainsi cette prise de position de Mgr Cardoso Sobrinho, le successeur du tout miséricordieux Helder Camara, un saint homme dont l'Église entend promouvoir la béatification.

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Triste journée de la femme…enfant, écrit Isabelle de Gaulmyn. "Comme chaque fois, la polémique. Comme souvent, le sentiment que, dans la manière de dire les choses, la hiérarchie de l’Eglise manque singulièrement d’humanité. L’histoire sordide et épouvantable de cette gamine de neuf ans, au Brésil, enceinte suite au viol de son beau-père de 23 ans, qu’une équipe médicale a décidé d’avorter, au regard des risques que ce petit bout de femme de 33 kilos, et 1,33 mètre courrait. Un cas prévu par la loi brésilienne, qui sinon condamne l’avortement.

" Mais pour l’archevêque de Recife, rien ne peut justifier un avortement. Il a donc excommunié la mère et les médecins: « la Loi de Dieu est supérieure à toute loi humaine» a-t-il expliqué. Décision approuvée au Vatican par le cardinal Ré, qui affirme que « l’Eglise a toujours défendu la vie et doit continuer à le faire, sans s’adapter aux humeurs de l’époque ou à l’opportunité politique ».

" En l’occurrence, on se demande bien pour cette petite fille, ou est "l’humeur", ou est "l’opportunité politique"…

Et quel intérêt dans ces cas extrêmes, de brandir ainsi une loi de Dieu d’autant plus incompréhensible qu’elle semble si peu faire de place à l’Amour ? L’Eglise peut et doit condamner l’avortement. Mais fallait-il excommunier ainsi mère et médecins, ces derniers ayant estimé que la vie de la fillette (qui attendait des jumeaux) était en danger ?

" Ne pouvait-on avoir des mots aussi durs pour ce « beau-père » de 23 ans, qui a reconnu les fait, et tranquillement expliqué qu’il violait ainsi la gamine depuis trois ans, comme sa sœur, handicapée mentale de 14 ans… L’archevêque de Recife s’est contenté de noter que cet homme « était contre l’avortement » : « certes, ce qu’il a fait est horrible, mais il y a tant de péchés graves, et le plus grave est l’élimination d’une vie innocente »…

" Faut-il ou non excommunier ? Vain débat, d’une certaine manière, dans lequel, sagement, un missionnaire jésuite, 33 ans au Brésil, interrogé par « La Stampa », refuse d’entrer. Lui préfère parler de la réalité quotidienne, celle d'un pays où un tiers des enfants naissent de mères mineures, « souvent entre 11 et 12 ans ». Où la majeure partie de ces « grossesses infantiles » ne sont pas voulues, et ne laissent à ces filles que la honte et le recours à des avortements clandestins qui les mettent encore plus en danger de mort.

" « C’est là qu’il faut agir, là que l’opinion doit se réveiller ! » s’exclame vigoureusement le missionnaire." (source : La Croix)

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