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du 19 au 21 mars 2009 (semaine 12)
 

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2009-03-21 - Inde
UNE ANNÉE NOIRE POUR LES MINORITÉS CHRÉTIENNES


2008 a été une “année horrible” pour les conditions des minorités chrétiennes en Inde, soumises à des violences massives et des attaques sans précédent : c’est ce qu’affirme le rapport annuel 2008 de l’All India Christian Council (AICC).

Cet organisme qui réunit des représentants de plusieurs confessions en Inde et qui a la mission spécifique de protéger, de défendre et de servir les citoyens indiens de religion chrétienne.

Le rapport souligne qu’il y a eu 106 attaques isolées contre du personnel ou des structures chrétiennes en 2008, qui ont concerné 16 Etats de l’Union indienne, avec une moyenne de 9 actes de violence chaque mois. Mais un tel chiffre n’inclut pas la très grave vague de violence antichrétienne enregistrée en Orissa, qui constitue une “page noire” pour la société indienne et pour ses valeurs de démocratie, liberté, pluralisme, respect des droits individuels.

Une telle vague – n’étant pas constituée de simples épisodes, mais se présentant comme une campagne de violence indiscriminée, constante et continue envers des personnes, des églises, des maisons, des propriétés de la communauté chrétienne dans le district de Kandhamal, en Orissa – n’est pas insérée dans le Rapport aux côtés des 106 épisodes de violence : un chapitre à part lui est en revanche consacré, racontant que cela s’est fait en deux phases.

Il s’agit d’un véritable “record négatif” dans l’histoire de l’Inde : la première phase est celle de fin 2007-début 2008 quand, dans les jours qui ont suivi Noel et les premiers jours de janvier, des groupes d’extrémistes hindous se sont abattus contre la communauté chrétienne, détruisant 105 églises, tuant 9 chrétiens, violant et battant les femmes, brûlant plus de 730 habitations et détériorant 40 commerces. Le Rapport définit les attaques comme une sorte de “nettoyage ethnique” qui vise à chasser tous les chrétiens du district.

La seconde phase de violence, bien plus grave que la première, est celle enregistrée dans le district de Kandhamal et dans 13 autres districts de l’Etat de l’Orissa à partir du 23 août 2008 et dans les semaines suivantes. Elle est définie dans le rapport comme le “fruit d’un terrorisme des hindous”, expression partagée par les institutions et organisations de la société civile indienne. 

Le bilan tragique de cette seconde vague, note l’AICC, a été de 120 morts (dont un prêtre catholique) et de milliers de blessés, 4.640 maisons détruites, 315 villages où la présence chrétienne a été complètement éliminée, 250 églises et lieux de prière détruits ou détériorés, 13 écoles chrétiennes saccagées, plus de 54.000 déplacés internes.
Ces événements de 2008 font dire que ce fut l’année la pire des 30 dernières années pour les minorités religieuses. La violence antichrétienne a atteint, par entité et en proportion, celle qui a eu comme cible les communautés musulmanes du Gujarat en 2002.

L’AICC rappelle aussi ses batailles pour la défense juridique des droits des citoyens indiens de religion chrétienne, auxquels sont niés des prérogatives garanties par la constitution et en particulier, la lutte pour l’affirmation des droits des dalits, des intouchables, et des personnes exclues des services de base comme instruction et assistance médicale. (source : Agence Fides)


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