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du 19 au 21 mars 2009 (semaine 12)
 

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2009-03-21 -
QUE VEUT DIRE "LEVER UNE EXCOMMUNICATION"

Un professeur de l’Université du Latran appelle à une prise de conscience de la gravité de l’excommunication, après les affaires de la levée des excommunications contre les quatre évêques intégristes et de la décision d'un évêque brésilien.

“Fondamentalement, une excommunication est faite pour être levée“, explique le P. Denis Biju-Duval, professeur de théologie à l’Université pontificale du Latran, à Rome.

Dans le cas de l’excommunication de la mère d’une fillette de 9 ans ayant avorté de jumeaux après avoir été violée, au Brésil. Il explique le sens d’une excommunication et rappelle la position de l’Eglise en matière d’avortement. Il regrette cependant le manque de “compassion“ à l’égard de la fillette.

Il rappelle qu'il ne s’agit pas d’exclure quelqu’un de l’Eglise, encore moins de le vouer à l’enfer. Toutes les peines prévues par l’Eglise ont un sens "médicinal". Fondamentalement, une excommunication est faite pour être levée. On dit à une personne : “Vu les actes que vous avez posés, vous ne pouvez pas, pour l’instant, participer de manière visible à la vie de l’Eglise“, ce qui devrait l'amener à un parcours pénitentiel spécifique, à un mouvement de retour vers la pleine communion.

L’excommunication a aussi un but pédagogique. L’Eglise ne la lie pas toujours aux actes objectivement les plus graves, mais parfois aussi à ceux qui, dans l’ambiance d’une époque, sont sources de grande confusion des mentalités.

Le P. Denis Biju-Duval fait remrquer qu'il y a, en ce moment, au Brésil, une très forte pression pour dépénaliser l’avortement, comme en France dans les années 70-80. Cela conduit dans les media, dit-il, à beaucoup de confusion et de désinformation.

Pour lui , dans le cadre d’une affaire qui se médiatisait, l’évêque du lieu a voulu en quelque sorte enfoncer le clou. Mais il fait remarquer : "Je ne suis pas sûr que, du point de vue pastoral et prudentiel, il ait été très inspiré."

En tout cas, face à un tel drame, et dans le contexte brésilien actuel, le scandale médiatique était prévisible, et il profite essentiellement aux partisans de l’avortement. Quand on est face à de tels drames humains, il faut rappeler que l’Eglise fait tout ce qu’elle peut pour rejoindre les plus pauvres.

Le P. Denis Biju-Duval s'en est longuement expliqué dans l'hebdomadaire "Famille Chrétienne" de cette semaine. (source : Apic)


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