Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 19 au 21 mars 2009 (semaine 12)
 

-
2009-03-21 - Ile Maurice
UNE DISTRIBUTION NE RÉSOUD PAS TOUT LE PROBLÈME

Dans un communiqué qu'il vient de publier, Mgr Maurice E. Piat, évêque de Port-Louis, tient à souligner que le pape a tout à fait raison lorsqu"il dit que le problème du sida ne peut être réglé simplement qu'en distribuant des préservatifs.

"
Si on n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs ». Il dit clairement que la solution se trouve dans un double engagement: une humanisation de la sexualité et l'assistance humaine et spirituelle des malades du sida.

" Des recherches ont été faites en Afrique du Sud par des organismes surpris de voir la maladie se répandre très vite malgré les tonnes de préservatifs déversés dans les lycées, les collèges, les universités...

" Ces recherches ont révélé ceci: quand des gens bien intentionnés viennent dans des collèges faire des campagnes d'information et de prévention par rapport au SIDA et qu'ils proposent le préservatif comme seul moyen de prévention, ce qui se passe en fait c'est que des jeunes qui jusque-là s'abstenaient de relations sexuelles par peur du SIDA, comprennent alors qu'ils peuvent avoir des relations sexuelles autant qu'ils en veulent, en toute sécurité, pourvu qu'ils se servent du préservatif. Alors ils commencent à avoir une vie sexuelle active et souvent dispersée en se protégeant avec le préservatif.

" Après un temps, soit eux, soit leurs partenaires commencent à en avoir assez du préservatif «gêneur», ou bien ils négligent d'en avoir toujours sous la main, et de plus en plus ils prennent des risques en ayant des relations sexuelles non protégées. Et c'est souvent ainsi qu'ils attrapent le virus et deviennent des agents propagateurs de la maladie.

" Ce qui est grave, ce n'est pas de se servir d'un préservatif si on ne peut s'empêcher d'avoir des relations sexuelles à risque et qu'on veut se protéger ou protéger sa partenaire. Mais ce qui est vraiment grave, c'est de laisser entendre aux jeunes qu'ils peuvent avoir la vie sexuelle la plus désordonnée qui soit avant le mariage et qu'ils seront toujours en sécurité pourvu seulement qu'ils se servent d'un préservatif. "

Pour Mgr Piat, le Pape a fait appel «à un certain sens de la dignité humaine dans la manière de vivre la sexualité. De fait, dans un pays comme l'Ouganda, c'est grâce à une campagne d'éducation en vue d'une abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage que le taux de propagation de l'épidémie a sensiblement baissé ces dernières années."

" Ceci dit, il n'y a pas de contradiction entre ce qui a été dit plus haut et le devoir de quelqu'un qui serait infecté par le sida de protéger la vie de son conjoint en utilisant le préservatif pour ne pas l'infecter ", estime Mgr Piat.

L'évêque de Port-Louis assure que, pour prévenir l'expansion du sida d'une manière durable, il faut croire en la capacité des jeunes de vivre une sexualité épanouie et responsable dans les paramètres de la fidélité et de l'abstinence dont le slogan est «True love can wait». Le changement de comportement auquel sont conviés les jeunes est un processus à promouvoir et par les adultes et par les jeunes eux-mêmes.

" Des campagnes de distribution tout azimut de préservatifs laissent entendre que l'épidémie peut être jugulée par des moyens purement mécaniques. Or, pour être durable, ce combat doit aussi faire appel à des ressources humaines plus profondes et plus solides sur le long terme.", conclut Mgr Piat (source : Port-Louis)


Retour aux dépèches