Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 25 au 28 mars 2009 (semaine 13)
 

-
2009-03-28 -
INTERNET : UN MEDIA ÉMERGENT DIFFICILE À MAITRISER


À l’occasion des récentes crises que l’Église vient de traverser, Internet s’est imposé comme nouveau lieu de débat entre les catholiques. Le quotidien La Croix a ouvert une réflexion qui demande à être prolongée et approfondie.

Les extraits que nous en donnons vous invitent à lire tout cet article et à réfléchir avec Jean-François Mayer même si, dans son livre "Internet et religion", l'analyse originale qu'il fait peut être discutée en certains points.

La Croix donne quelques exemples : Lundi 26 janvier, Blogpulse, un des principaux outils de mesure des discussions en ligne, affichait un pic impressionnant de l’utilisation du mot « excommunication » dans la blogosphère mondiale : 0,02 % de tous les billets de blogs abordaient le sujet, soit dix fois plus qu’en temps normal.

C’est dire si la levée de l’excommunication des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre a soulevé une véritable tempête sur Internet. Les forums du site de la Croix ont été pris d’assaut et le blog de débat collectif sur "Le Vatican et les intégristes" a recueilli plus de 1.000 commentaires.

Même phénomène, quelques semaines plus tard, après l’avortement, au Brésil, d’une fillette enceinte de jumeaux à la suite d’un viol. Et, la semaine dernière, c’est autour des propos du Pape sur le préservatif que se déchaînaient les internautes. Certains pour soutenir Benoît XVI, mais aussi, souvent, pour exprimer leur incompréhension, voire leur désaccord avec l’institution.

« Exprimer sa souffrance et son désarroi, est-ce “vouloir agresser et mordre” ? » écrivait un internaute, Polygalla, sur un forum de la-Croix.com, en réaction à la récente lettre de Benoît XVI aux évêques sur la crise intégriste. « Le mal-être que je ressens dans l’Église est d’un tout autre ordre : nous ne sommes plus à l’époque où il y aurait encore ceux qui savent et les autres (nous les fidèles). »

« Aujourd’hui, les laïcs n’hésitent plus à dire ce qu’ils pensent de leur état de choc ou d’énervement, relève le P. Sylvain Brison, du diocèse de Nice. C’est le fruit de la formation des laïcs qui ont désormais des éléments de réflexion sur les enjeux théologiques et pastoraux. Et la conviction que notre Église, dans les situations actuelles, ne peut revenir à un modèle monolithique où l’obéissance serait vécue comme une règle absolue, où on n’aurait pas le droit d’exprimer son désaccord ou son incompréhension. »

Mais il est aussi de possibles dérives. « Internet ne reflète pas l’universalité du peuple de Dieu, mais une partie limitée et très orientée, tempère le vaticaniste Sandro Magister, et le sociologue Jean-François Mayer met en garde lui aussi contre de possibles dérives. « Internet peut encourager des gens qui n’en ont pas la compétence à s’ériger en maîtres à penser.»

Si le Vatican a pris la mesure du nouveau rôle joué par Internet, il y a beaucoup à réfléchir et beaucoup à innover dans les modalités des échanges et dans l'assurance de l'authenticité de ceux qui apportent leurs poins de vue.

C’est au moment même où le Saint-Siège lançait avec force publicité sa chaîne sur le site de partage de vidéos YouTube que démarrait l’affaire Williamson. Benoît XVI, lui-même, a reconnu, dans sa Lettre aux évêques, que « suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par Internet aurait permis d’avoir rapidement connaissance du problème ».

L'Église s'est déjà engagée au niveau des paroisses, des conférences épiscopales, des instituts et des Universités, mais ce nouveau média est difficile à cerner d'autant qu'il est d'une génération nouvelle et récente.

Observateur attentif de la Curie, Sandro Magister remarque : « Il y a une véritable ignorance d’Internet au Vatican. Quelques-uns suivent ce qui s’y dit, mais beaucoup ignorent totalement ce nouveau média. » « À l’avenir, au Saint-Siège, nous devrons prêter davantage attention à cette source d’informations », concluait Benoît XVI dans la même lettre.

" Jusqu’à doter le Vatican et les conférences épiscopales, à l’instar des gouvernements, d’un service de veille de l’opinion publique sur Internet ?" se demandent Céline Hoyeau et Nicolas Seneze dans La Croix. (source : La Croix)

Retour aux dépèches