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du 28 au 31 mars 2009 (semaine 14)
 

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2009-03-31 - Brésil
L'ÉVÊQUE DE RECIFE S'EN PREND A "L'OSSERVATORE ROMANO"

Le 16 mars, le diocèse d’Olinda et Recife a répliqué à l'article de Mgr Fisichella paru dans "L'Osservatore Romano" par des "Eclaircissements" officiels, annoncés très visiblement sur la home page de son site web.

Sans doute pour éviter que s'amplifie la pomémique, Rome semble avoir préféré de ne pas en accuser réception. Pas même quand, le 21 mars, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, est revenu sur cette affaire.

Il est frappant en effet que, près d’une semaine après la diffusion des "Eclaircissements" du diocèse brésilien, le porte-parole officiel du Saint-Siège ait fait comme s’il les ignorait totalement, que ce soit en ce qui concerne la reconstruction des faits opposée ou les objections à caractère doctrinal et moral.

Dans ce document du diocèse brésilien, il est fait nommément relation avec le point de vue du président de l'Acaadémie pontificale pour la Vie, qui avait écrit à ce titre dans ce journal qui est l'organe officiel du Vatican.

" A propos de l’article intitulé "Dalla parte della bambina brasiliana", publié dans "L’Osservatore Romano" du 15 mars, les soussignés déclarent:

"1. Les faits de viol n’ont pas eu lieu à Recife comme il est écrit dans l’article, mais dans la ville d’Alagoinha, diocèse de Pesqueira. C’est l'avortement qui a été pratiqué à Recife.

" 2. Tous – à commencer par le curé d’Alagoinha, soussigné – nous avons traité la fillette enceinte et sa famille avec toute la charité et la tendresse possibles. Dès qu’il a été au courant des événements survenus sur le territoire de sa paroisse, le curé, par sollicitude pastorale, s’est rendu immédiatement au domicile de la famille. Il y a rencontré la fillette et l’a assurée de son soutien et de sa présence face à la situation grave et difficile où elle était. Cette attitude s’est poursuivie chaque jour, d’Alagoinha jusqu’à Recife où a eu lieu le triste événement de l’avortement des deux bébés innocents.

" Il est donc évident et indubitable que personne n’a pensé en premier lieu à une “excommunication”. Nous avons utilisé tous les moyens à notre disposition pour éviter l’avortement afin de sauver les trois existences. Le curé de la paroisse s’est personnellement associé à tous les efforts du Conseil des Enfants local en vue du bien-être de la fillette et de ses deux enfants.

" À l’hôpital, lors de ses visites quotidiennes, il a eu une attitude, faite d’attention et de sollicitude, qui a clairement manifesté à l’enfant et à sa mère qu’elles n’étaient pas seules mais que l’Église, représentée par le curé de leur paroisse, leur garantissait toute l’aide nécessaire et la certitude que tout serait fait pour le bien-être de la fillette et pour sauver ses deux enfants.

" 3. Une fois la fillette transférée dans un hôpital de Recife, nous avons tenté d’utiliser tous les moyens légaux pour éviter l’avortement. L’Église n’a à aucun moment failli dans cet hôpital. Le curé de la paroisse de l’enfant lui a rendu visite chaque jour à l’hôpital, venant d’une ville située à 230 km de Recife, faisant tous les efforts possibles pour que l’enfant et sa mère ressentent la présence de Jésus, le Bon Pasteur qui part à la recherche de la brebis qui a le plus besoin d’aide. L’affaire a donc été traitée par l’Église avec toute l’attention voulue et pas de manière "expéditive" comme le dit l’article.

" 4. Nous ne sommes pas d’accord avec l’affirmation que "la décision est difficile... pour la loi morale elle-même". La Sainte Église ne cesse de proclamer que la loi morale est très claire: il n’est jamais licite de détruire la vie d’une personne innocente pour sauver une autre vie. Voici les faits objectifs: il y a des médecins qui déclarent explicitement qu’ils pratiquent l’avortement et qu’ils continueront à le pratiquer, tandis que d’autres déclarent avec une fermeté identique qu’ils ne pratiqueront jamais l’avortement.

... " 5. L’affirmation que le fait n’a été rendu public dans les journaux que parce que l’archevêque d’Olinda et Recife s’est empressé d’annoncer l’excommunication, est fausse. Il suffit de constater que l’affaire a été rendue publique à Alagoinha le mercredi 25 février, que l’archevêque a fait sa déclaration à la presse le 3 mars et que l’avortement a été pratiqué le 4 mars. Il serait absurde d’imaginer que, devant un fait aussi grave, la presse brésilienne aurait pu rester silencieuse pendant six jours. Donc, les informations sur la fillette enceinte – "Carmen" – ont été rendues publiques dans les journaux avant que l’avortement n’ait été pratiqué. Ce n’est qu’ensuite que l’archevêque, interrogé par les journalistes le 3 mars, a évoqué le canon 1398 [du code de droit canonique]."

" Nous sommes convaincus que la révélation de cette peine thérapeutique, l’excommunication, fera du bien à beaucoup de catholiques en les incitant à éviter ce péché grave. Le silence de l’Église aurait été préjudiciable, surtout quand on pense que, chaque année, 50 millions d’avortements sont pratiqués dans le monde et que, rien qu’au Brésil, un million de vies innocentes sont supprimées. Le silence peut être interprété comme une connivence ou une complicité. Si un médecin éprouve une "perplexité de conscience" avant de pratiquer un avortement (ce qui nous semble très improbable), il devrait, s’il est catholique et entend suivre la loi de Dieu, consulter un conseiller spirituel.

" 6. Autrement dit, cet article constitue une attaque directe contre la défense de la vie de ces trois enfants assurée avec ardeur par l’archevêque José Cardoso Sobrinho. Il montre combien son auteur manquait des bases et des informations nécessaires pour s’exprimer sur ce sujet, en raison de sa totale ignorance des faits. L’hôpital où a été pratiqué l’avortement de cette petite fille est, dans notre État, l’un de ceux où cette opération est constamment pratiquée sous couvert de la "légalité".

" 7. L’auteur (Mgr Fisichella. ndlr) a cru pouvoir parler de ce qu’il ne connaissait pas et, plus grave encore, il n’a pas même pris la peine d’en parler préalablement avec son frère dans l’épiscopat. À cause de cette attitude imprudente, il a provoqué un grand désarroi chez les fidèles catholiques du Brésil. Plutôt que de solliciter son frère dans l’épiscopat, il a choisi de croire à notre presse, souvent anticléricale. (source : Olinda-Recife)


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