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du 1 au 4 mai 2009 (semaine 18)
 

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2009-05-04 - Kenya
MISSIONNAIRE DANS LES "SLUMS"


Le P. Daniele Moschetti, missionnaire combonien qui travaille depuis des années au Kenya, les a vécues surtout dans l'un des bidonvilles de Nairobi, Korogocho l'un de 200 slums dans lequel vivent 120.000 personnes.

« Repenser au bidonville de Korogocho, à sa population, et relire l’expérience vécue pendant les années où j’ai vécu cette réalité, suscite toujours en moi de grandes émotions, sentiments et souvenirs très significatifs et importants. Une grande bénédiction reçue du Seigneur, des pauvres, de la population qui m’a beaucoup appris.»

Nairobi compte plus de 4 millions d’habitants dont 2,5 millions vivent dans les slums, dans moins de 5% du territoire de la ville. 80% des habitants des bidonvilles payent un loyer pour vivre dans un taudis qu’ils n’ont pas construit. " Un apartheid économique et social et une injustice absurde où le profit inhumain bafoue la dignité de l’homme, dans différents domaines de sa vie, pour ceux qui vivent dans des enfers illégaux rendus « légaux » par l’indifférence générale.".

Le missionnaire décrit ainsi la vie à Korogocho qui compte près de 120.000 habitants serrés dans un km carré : « Le bidonville est formé de sept « villages » appelés Highridge, Grogan, Ngomongo, Ngunyumu, Korogocho, Githaturu, Kisumu NdogoNyayo. Korogocho compte parmi les plus grands slums de la ville par le nombre de personnes. C'est le quatrième après Kibera, Mathare et Mukuru Kwa Njenga.

C’est un établissement illégal né autour de la fin des années soixante-dix. Plus de la moitié de la terre est propriété de l’Etat, ou de simples particuliers. Le slum est multiethnique, compte près de 30 groupes ethniques différents, et la langue est le kiswahili en plus de l’anglais.

Le bidonville subit aussi la présence, à quelques mètres de distance, de l’unique décharge de Nairobi où arrivent chaque jour des tonnes de déchets de tous genres. Des milliers de personnes à Korogocho et aux alentours survivent en travaillant dans la décharge ou dans des activités liées, y compris celles illégales et la micro-criminalité qui règnent en maitre dans une réalité marginalisée comme celle-là. Les fumées et les gaz toxiques de la décharge tuent lentement la population, et des milliers de personnes sont soignées dans les dispensaires voisins pour des problèmes pulmonaires, de respiration, aux yeux et pour le cancer.

« Prostitution, chômage, drogue, alcoolisme, vols, criminalité, violence domestique représentent les problèmes les plus grands et les plus importants » écrit encore le P. Moschetti. « On vit en contact étroit avec une réalité où il y a aussi une présence nombreuse d’enfants des rues, qui désormais, pour échapper à la police en ville, cherchent refuge dans les slums.

Une situation désespérée dans laquelle cependant la foi chrétienne offre une lumière d’espérance : « La lutte pour la dignité et les droits de la population, le déplacement de la décharge, contre toute mafia et les intérêts de petits lobbies, pour le droit à la terre, à l’éducation et à être considéré pleinement citoyen avec tous les droits, se mêle à la grande passion que notre communauté missionnaire de St. John, avec ses 21 petites communautés chrétiennes, qui, dans la formation chrétienne, biblique et liturgique, travaillent à la réhabilitation des alcooliques et toxicomanes, enfants des rues et prostituées, en cherchant à répondre aux défis concernant toute la population des bidonvilles ». (source : Agence Fides)


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