Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 8 au 10 mai 2009 (semaine 19)
 

-
2009-05-10 - Malawi
UNE RENCONTRE D'ÉTUDE SUR LA SORCELLERIE


Pendant plusieurs jours, du 4 au 8 mai, s'est déroulée à Balaka, au Malawi, une rencontre d’étude sur la sorcellerie, telle qu'elle existe actuellement et sur son impact sur la pastorale.

Devant un auditoire provenant de différents pays africains (de l’Afrique du Sud au Kenya et à l’Ouganda), le p. Mario Belotti, missionnaire montfortain et professeur de psychologie, a développé sa réflexion autour du thème : " La sorcellerie dans l’optique de la philosophie." Il a rappelé que, de même que la médecine traditionnelle a soigné positivement pendant des milliers d’années les tribus de l’Afrique, de même la sorcellerie a eu des origines positives qui se sont perdues en grande partie.

Pour remédier au mal qu’une telle pratique continue à avoir dans la vie des individus et de la société, la psychologie propose quelques approches et techniques qui aident les personnes à se protéger du monde de l’occulte.

Un second rapport était centré sur l’actualité des pratiques de sorcellerie. Le rapporteur, Vinsent Kalawa a souligné que la sorcellerie n’est pas un fait du passé : après les tentatives de la foi qui l’ont combattu, après des programmes éducatifs qui ont tendu à homogénéiser le monde, la sorcellerie est encore présente dans la vie et dans la culture des africains. “Nous avons accepté le christianisme et nous l’avons fait nôtre, mais la sorcellerie continue à être une part du vécu quotidien” a rappelé le rapporteur.

Mgr Patrick Augustine Kalilombe, évêque émérite de la capitale, Lilogwe (il fut le premier malawaien a porter cette charge), et ex professeur d’Écritures Saintes au Séminaire de Kachebere, s’est penché sur la question de la sorcellerie du point de vue pastoral.

Selon l’évêque un cours systématique sur la sorcellerie devrait faire partie du curriculum académique dans les séminaires africains, surtout parce que cet argument a encore en Afrique un fort impact culturel et social. Il rappelle en effet que l’africain est tourmenté, d’un côté par la peur de ce qui le dépasse, et de l’autre côté par le désir de guérir.

L’Église catholique doit donc se demander si jusque là elle n’aurait pas souvent parlé sans qu’il y ait des conséquences dans la psychologie profonde des africains, en manquant de donner de sérieuses réponses au désir urgent de guérison des chrétiens locaux. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux quittent l’Église catholique et vont à la recherche de la “médecine magique” ou bien frappent aux portes des autres églises bien plus disponibles à répondre à leur désir de guérison, comme il semble apparaître dans les églises charismatiques et pentecôtistes. (source : Agence Fides)


Retour aux dépêches