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2009-05-23 - Kenya
CONCENTREZ-VOUS SUR LE DESTIN DE LA NATION

L'archevêque de Mombasa lance cet appel aux gouvernants : " Mettez de côté votre intérêt personnel pour vous concentrer sur le destin de la nation et pour aborder les thèmes qui ont une incidence sur la vie des "enfants du pays."

" C’est seulement par le respect des autres et l’usage correct du dialogue que ce gouvernement peut aller de l’avant et aborder les thèmes qui ont une incidence sur la vie des kenyans (mwananchi, à l’origine, qui signifie en kiswahili,“l’enfant du pays”, c’est-à-dire le citoyen Kenyan)", affirme Mgr Boniface Lele, archevêque de Mombasa

Ces dernières semaines en effet, les tensions qui couvaient depuis quelque temps dans la coalition gouvernementale sont devenues encore plus vives, créant de fortes préoccupations parmi les citoyens. Le gouvernement d’union nationale est fruit de l’accord qui a mis fin aux très graves affrontements de l’année dernière entre les partisans du président Kibaki et ceux du premier ministre Odinga, qui se disputaient la présidence.

Les divergences continuelles à l’intérieur de la coalition gouvernementale kenyane suscitaient l’inquiétude aussi dans la communauté internationale. Le 13 mai les Etats-Unis ont déclaré être « profondément préoccupés » par les continuelles disputes politiques dans le gouvernement de coalition. En outre des scandales toujours nouveaux de corruption continuent à secouer la nation.

" L’Eglise, comme conscience de la société, a le devoir de ramener la paix parmi les personnes pour favoriser la construction de la nation et la coexistence pacifique", affirme l’archevêque de Mombasa. « En ce moment notre pays est marqué par de grands défis, lancés par nos chefs, qui concernent directement les kényans. Il y a des enquêtes en cours sur les scandales qui impliquent le maïs et le combustible, il y a des cas graves d’impunité, de corruption, sans compter les réfugiés internes qui vivent encore dans les camps, ni le contentieux de l’île Migingo ».

L’île Migingo sur le Lac Victoria est l’objet de disputes entre le Kenya et l’Ouganda, surtout à cause des réserves potentielles d’hydrocarbures qui, suppose-t-on, sont cachées dans son sous-sol et dans les fonds adjacent.

" Pourquoi nos chefs n’abordent-ils pas honnêtement ces questions, s’ils ont vraiment à cœur les intérêts des kenyans ? Il n’y a aucune amélioration dans le style de gestion du gouvernement. C’est une diffamation, un continuel frappement de poitrine, et des tromperies de la part de nos chefs, rien d’autre qu’un mauvais gouvernement".

" Les kenyans sont affamés, énervés et fatigués des litiges mesquins des ministres. Ils sont contraints d’affronter la faim, la sécheresse, les inondations, le chômage, les maladies, et d’autres problèmes, et nos chefs ont le devoir d’améliorer la vie de leurs citoyens", souligne Mgr Lele.

" Comme Eglise, nous vous invitons à restaurer le bon sens dans notre gouvernement qui sinon risque de tomber rapidement. Prenez le temps de trouver une solution durable pour cette coalition éprouvée. Mettez de côté votre intérêt personnel pour vous concentrer sur le destin de la nation."

" Le Kenya n’est pas un parti politique, c’est une nation et un Etat souverain. Les partis vont et viennent, mais le Kenya est ici pour rester. Le respect réciproque est la vraie clé de l’harmonie. Le bien commun doit prévaloir et ce ne sera possible qu’à travers le dialogue sincère. Nous vous invitons à respecter l’autre, à vous traiter l’un l’autre de la même façon, et à poursuivre dans la guérison de notre nation martyrisée, le Kenya", conclut l’Archevêque de Mombasa. (source : Agence Fides)

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