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du 12 au 14 juin 2009 (semaine 24)
 

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2009-06-14 - Canada
UNE POLITIQUE MOINS ORIENTÉE VERS LE SEUL PROFIT

Au retour d'un voyage d'étude dans la région des sables pétrolifères du nord de l'Alberta, une délégation de représentants d'Eglises demandent que soit mise en oeuvre au Canada une politique moins orientée vers le seul profit.

Un communiqué vient d'être publié à l'issue de ce voyage d'étude qui s'est déroulé dans cette province occidentale du pays, du 21 au 27 mai, voyage qui était organisé par Kairos, groupe oecuménique canadien de défense de la justice sociale. Les participants s'étaient donné pour but d'étudier les problèmes écologiques et éthiques liés à la forte expansion de l'exploitation des sables pétrolifères de la région.

"Nous sommes toutes et tous des consommateurs d'énergie. Ce que nous avons entendu nous a convaincus que, tous, nous faisons manifestement partie du problème: c'est nous qui conduisons ce train", a affirmé Mary Corkery, directrice exécutive de Kairos, qui s'exprimait dans l'émission Canada AM de la télévision nationale. Elle a souligné que le groupe n'entendait pas montrer particulièrement du doigt les personnes qui travaillent dans l'industrie des sables pétrolifères.

" Les Eglises ont estimé qu'il était de leur devoir d'examiner la situation", a déclaré l'archevêque catholique romain de Winnipeg Mgr James Weisgerber. "L'effet sur l'environnement est important. C'est notre avenir commun qui est en jeu, et les phénomènes de cette ampleur qui concernent les communautés concernent toujours aussi les Eglises."

Le Canada a certes besoin d'une politique énergétique plus durable, mais il n'est pas admissible qu'elle soit si directement orientée sur la maximisation des profits tirés du pétrole et du gaz, a fait remarquer la délégation au terme de ces rencontres.

La délégation comportait huit dénominationsreligieuses. Elle a rencontré des représentants de l'industrie pétrolière, des travailleurs, des groupes écologiques et des représentants du gouvernement. Elle s'est entretenue également avec des leaders des Eglises, des communautés et des populations aborigènes locales.

Elle a conclu que le rythme rapide de l'expansion dans le secteur des sables pétrolifères était source de grande inquiétude pour les communautés concernées.

Pour cette raison, elle a recommandé que des enquêtes indépendantes soient entreprises sur les relations entre le pétrole, l'eau et les conditions sanitaires dans la région. En raison de la pression qui s'exerce en faveur d'une exploitation maximum des sables pétrolifères, la délégation a aussi appelé à une réglementation gouvernementale plus stricte et à un meilleur contrôle public des ressources de la nation.

Au cours de cette visite, la délégation s'est rendue dans la communauté autochtone de Fort Chipewyan, où certains aborigènes attribuent aux sables pétrolifères le nombre élevé de cancers.

Elle a entendu des représentants du gouvernement de l'Alberta expliquer comment la province cherche à développer ses ressources pétrolières tout en protégeant l'environnement.

Les sables pétrolifères de l'Alberta placent le Canada juste derrière l'Arabie saoudite pour ce qui est des réserves de pétrole prouvées. On estime que plus de 300 milliards de barils pourraient être extraits des sables. Mais pour extraire seulement un baril de pétrole, il faut d'abord abattre la forêt, puis enlever à peu près deux tonnes de terre et de tourbe qui se trouvent au-dessus de la couche de sable pétrolifère, et enfin dégager deux tonnes de sable. Toutes opérations qui polluent l'eau et provoquent la disparition de plusieurs espèces animales. (source : ENI)


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