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du 7 au 13 juillet 2009 (semaine 28)
 

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2009-07-13 - Indonésie
N'INSTRUMENTALISEZ PAS LES RELIGIONS


A l’approche des élections présidentielles, les responsables religieux ont demandé aux responsables politiques de ne pas instrumentaliser la religion. " Nous désapprouvons les campagnes qui font de la religion un argument politique."

C’est par ces mots que, le 2 juillet dernier, les principaux responsables religieux du pays, réunis à Djakarta au Centre pour le dialogue et la coopération, ont appelé le personnel politique à refuser toute instrumentalisation de la religion à des fins partisanes. Le 8 juillet, les 175 millions d’électeurs indonésiens sont appelés aux urnes pour choisir leur prochain président.

Le 2 juillet, dix-sept responsables religieux, représentant l’islam, le catholicisme, le protestantisme, le bouddhisme et le confucianisme, étaient réunis autour du président du Comité indonésien des religions pour la paix, Din Syamsuddin.

Ce dernier, qui est aussi et surtout le président de la Muhammadiyah, l’une des deux plus importantes organisations musulmanes de masse d’Indonésie, présidait la conférence de presse organisée à cette occasion. Devant les journalistes, il a déclaré que les responsables religieux en Indonésie ne voulaient pas que « la religion soit utilisée en politique comme peut l’être une matière première dans la sphère économique ». En revanche, les valeurs morales, éthiques et religieuses ont toute leur place dans le champ politique et ce sont elles qui doivent le guider, a-t-il affirmé.

Pour illustrer le refus des religieux de voir instrumentalisée la religion en politique, Syamsuddin a cité certaines affiches électorales où l’on peut comprendre que certains candidats sont plus musulmans que d’autres. Il est aussi revenu sur le cas de l’épouse de Boediono, le candidat à la vice-présidence du président sortant, Susilo Bambang Yudhoyono. Des tracts ont récemment circulé insinuant que la femme de Boediono était catholique – et non musulmane.

Des rumeurs similaires avaient déjà couru lors des précédentes élections présidentielles, en 2004. Elles concernaient SBY et il était, là aussi, insinué que son épouse n’était pas un musulmane mais appartenait à une confession chrétienne. Ces rumeurs n’avaient pas empêché SBY d’être élu à la tête de l’Etat indonésien. Dans le cas de l’épouse de Boediono, la rumeur est allée assez loin pour celle-ci soit amenée à publier une mise au point confirmant qu’elle était musulmane.

Dans un combat politique fortement marqué par l’empreinte personnel de chacun des candidats, SBY, dont le Parti démocratique est arrivé en tête des législatives d’avril avec 20 % des voix, a fait alliance avec un ensemble de 23 petits partis, dont des partis islamistes. Malgré leur échec aux législatives, les partis islamistes, dont le PKS (Parti de la justice et de la prospérité), espéraient bien que l’un des leurs seraient choisi pour figurer sur le « ticket » présidentiel, aux côtés de SBY. Celui-ci a toutefois préféré éviter donner trop de poids aux islamistes en choisissant un homme sans étiquette partisane, en la personne de Boediono, gouverneur de la Banque centrale et économiste réputé.

Pour leur part, les évêques catholiques d’Indonésie ont réitéré leur positionnement habituel face à la scène politique : pas de consigne de vote, mais un appel aux fidèles à exercer leur droit de vote dans le sens de la défense du « bien commun ». Pour cela, chaque électeur se doit d’examiner les plateformes politiques en présence et de juger si elles contribuent à défendre les droits de la personne, à lutter contre la corruption, à respecter la séparation de l’Etat et des religions, et à promouvoir la liberté religieuse. (source : EDA)

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