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2009-08-08 - Sénégal
LA PERSONNALITÉ D'UN MAÎTRE SPIRITUEL

Le 25 juillet, l'Eglise catholique du Sénégal a perdu un maître spirituel à la personnalité exceptionnelle. un prêtre qui ne « ...confondait jamais César et Dieu, Eglise et Etat... » et dont le « ...programme politique...c'est Jésus et l'Eglise »

Après une longue maladie, le P. AdolpheFaye s'est endormi dans la paix du Seigneur. Qui ne se souvient au Sénégal des paroles audacieuses qu'il prononça le 14 avril 2006, jour du Vendredi Saint, alors qu'il avait préféré accomplir l'office du Chemin de Croix plutôt que de répondre à une injonction de la police, qui ignorait ce qu'était la dignité de ce jour pour les chrétiens.

Les policiers de la DIC (Division des Investigations Criminelles-police sénégalaise) lui avaient faite pervenir une convocation, d'ailleurs injustifiée, de se rendre à leur bureau. Préalablement, il leur avait signifié clairement sa décision de se rendre au Chemin de Croix à la Cathédrale.

Après s'être postés auprès de toutes les issues de l'église, y compris la porte intérieure de la sacristie, les policiers de la DIC infiltrèrent l'édifice. Les célébrants informés l'installèrent discrètement derrière la chaire afin de parer à toute éventualité de force qui, nécessairement, aurait troublé la cérémonie.

A la fin de l'office, le P. Adolphe Faye monte en chaire. Il informe les fidèles médusés de ce qui se passe. Orateur hors pair, admiré de l'ancien ministre de l'Education Nationale, le Dr François Dieng, il décrit la situation dans une belle improvisation, prend l'assistance à témoin, fustige le comportement de la police et des autorités, clame l'indépendance et la neutralité de l'Eglise, crie à la profanation de ce jour de grande dévotion pour tout chrétien.

L'assistance explose en un tonnerre d'applaudissements lorsqu'il déclara : "Tu dois refuser l'injustice."

L'opposition physique des fidèles empêcha toute arrestation à la sortie de l'église, et cette attitude de la police propagea dans le pays une réprobation oecuménique unanime. Pour parvenir à ses fins, la police dut se résoudre à une course poursuite dans la ville, digne des films de gangsters.

Quelques heures plus tard, le Chef de l'Etat, qui était victime d'une désinformation de ses services à travers, notamment, des bulletins de renseignements falsifiés, contacta le P. Adolphe, qui sans se laisser ni impressionner ni influencer, expliqua les faits dans leur vérité et profita de l'occasion pour dire, courageusement, la vérité à son interlocuteur.

" Une foi intelligence s'en est retourné à Dieu. Pour lui, le courage authentique réside dans la vérité authentique. C'était le comportement normal pour un prêtre qui ne « ...confondait jamais César et Dieu, Eglise et Etat... » et dont le « ...programme politique...c'est Jésus et l'Eglise » a écrit l'éditorialiste Henriette Niang-Kandé dans le quotidien de Dakar, Sud Quotidien. (source : Sud Quotidien)

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