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2009-08-15 - Argentine
CONTRE LE SCANDALE DE LA PAUVRETÉ

Des milliers de catholiques argentins ont afflué au sanctuaire de San Cayetano, saint patron local du pain et du travail, dans le cadre d'un pélerinage en résonance des déclarations du Pape, la veille, sur le "scandale de la pauvreté" dans le pays.

Saint Cayetano (saint Gaétan) est le saint le plus vénéré en Argentine, une foule se presse chaque jour à ses pieds, plus spécialement le 7 de chaque mois, mais le vendredi 7 Août avait une résonance toute particulière autour du Primat d´Argentine le cardinal Bergoglio. Son sanctuaire situé dans le quartier de Liniers, dans l'ouest de Buenos Aires

Saint Géatan apporte, dit-on, du travail et du pain, mais pour cela il faut aller le visiter dans son sanctuaire. A l'occasion de la collecte annuelle lancée par l'Eglise argentine, Benoît XVI avait appelé"les chrétiens" à faire un "geste de solidarité qui contribue à réduire le scandale de la pauvreté et de l'inégalité sociale", dans un pays qui est l'un des principaux exportateurs mondiaux de céréales et de viande.

"C'est une injustice que tant de personnes n'aient pas de travail ni de pain à manger dans notre pays", a souligné vendredi le cardinal Jorge Bergoglio devant des fidèles qui avaient dormi sous des tentes ou sur des cartons pour assister à la cérémonie.

Les propos du Pape surviennent en pleine polémique sur les chiffres de la pauvreté. L'ancien président Nestor Kirchner (2003-2007), mari de l'actuelle chef de l'Etat Cristina Kirchner, a reconnu jeudi que le taux officiel de 15% était sous-évalué et a proposé une autre estimation "entre 22% et 23%".

Mais pour le président de la commission sociale de la Conférence des évêques d´Argentine, Mgr Jorge Casaretto, un enfant sur dix souffre de la faim. Quarante pour cent de la population vit dans la pauvreté.

Mgr Jorge Casaretto. Il demande instamment au gouvernement d´adopter une politique sociale favorable aux jeunes générations. Pour l'Église, les avertissements répétés des Eglises n´ont pas été entendus par l´Etat. Il dénonce le fait qu´un enfant sur trois quitte l´école sans avoir obtenu un certificat et qu´un jeune sur quatre ne dispose pas d´un lieu où dormir. Ces données ont été fournies par une étude des scientifiques de l´Université catholique de Buenos Aires.

Mgr Casaretto a également déclaré que, selon lui, plus de la moitié des Argentins n´avaient plus aucune confiance dans la démocratie. Pour l´Eglise et l´opposition, l´augmentation de la pauvreté n´est pas uniquement une conséquence de la crise économique mondiale. La raison en est aussi l´orientation de la politique de la présidente de l´Etat, Cristina Kirchner. Pour l´Eglise et l´opposition, le gouvernement en place a jusqu´à maintenant dissimulé la véritable ampleur de la pauvreté dans le pays. (source : KNA)

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