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du 9 au 15 août 2009 (semaine 33)
 

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2009-08-15 - Mexique
EST-CE LE SIGNE D'UNE DÉCOMPOSITION SOCIALE

La montée continuelle de la violence dans l´Etat mexicain de Guerrero inquiète l'archévéché de Mexico. "La violence est le produit d´une décomposition sociale", fait-il savoir dans une note publiée le jeudi 6 août.

L´archevêché fait notamment référence à plusieurs épisodes de violence, dont l´assassinat du journaliste Juan Daniel Martinez Gil, l´enlèvement de la députée Aceadeth Rocha et les affrontements entre des groupes armés et l´armée régulière dans la région de Tierra Caliente.

Des défenseurs des droits humains de l´Etat de Guerrero, parmi lesquels de nombreux militants indigènes, risquent toujours d´être attaqués, malgré la décision de la Cour interaméricaine des droits de l´homme ordonnant aux autorités fédérales mexicaines de leur fournir une protection.

Le 30 avril dernier, la Cour interaméricaine des droits de l´homme a ordonné aux autorités fédérales de prendre les mesures nécessaires afin de protéger 107 membres d´organisations de défense des droits humains. Parmi ces organisations figurent le Centre des droits humains de la montagne Tlachinollan, l´Organisation du peuple indigène tlapanèque (OPIT) et l´Organisation pour l´avenir des peuples mixtèques (OFPM), tous les trois basés dans la région de La Montaña.

Le 5 juillet dernier, un commando d´hommes armés a attaqué et ouvert le feu sur une camionnette transportant treize personnes à El Bejuco, dans la municipalité de Coahuayutla dans la région de Costa Grande. Onze des passagers ont été tués, tandis que les deux autres ont été blessés. Le groupe de partisans du Parti de la révolution démocratique (PRD) se rendait aux urnes à l´occasion des législatives. Le gouverneur de l´Etat, Zeferino Torreblanca, attribue cette attaque à des tueurs à gage venus de l´Etat de Michoacan. Sans pourtant étayer ses affirmations.

La violence dans cet Etat est sans doute aussi le résultat de la situation sociale dans une région parmi les plus marginalisées et les moins développées du Mexique, avec une importante population indigène. Il y a trois ans, cet Etat possédait un triste record: celui du taux le plus élevé de violations des droits humains du pays.

D´où la réaction ,le jeudi 6 août, de l´archevêché de la capitale, qui estime que cette situation est le signe d´une "grave décomposition sociale générée par une série de facteurs" comme la perte des valeurs fondamentales, l´absence de développement, l´impunité chronique, la corruption dans certaines des institutions de l´administration publique.

L´archevêché de Mexico déplore encore dans son communiqué que "la violence s´est convertie en une forme de normalités sociale, à laquelle nous sommes malheureusement désormais habitués". De son côté, l´archevêché d´Acapulco indique que cette spirale de violence est d´autant plus dangereuse qu´elle génère dans la société "une culture de non respect de la loi tant du côté des autorités que du côté des simples citoyens", avec le risque que ne s´installe la "loi de la jungle".

Au Mexique, on estime à plus de 5.300 en 2008, et plus de 2.500 depuis le début de 2009, le nombre de morts violentes provoquées par les activités des cartels, qui se disputent le contrôle du trafic de drogue et de son expédition aux Etats-Unis, premier client mondial pour la cocaïne. Des attaques sont commises d´un bout à l´autre du Mexique, y compris près de la frontière des Etats-Unis, un point de passage pour la drogue long de 3.000 km. (source : ACI)

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