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du 9 au 15 août 2009 (semaine 33)
 

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2009-08-15 - Bolivie
VAINCRE LES TENSIONS ET LA VIOLENCE

Plus les changements sociaux et politiques sont radicaux, plus ils sont susceptibles de provoquer des tensions entre les acteurs sociaux. C'est dans un contexte comme celui-là que les Eglises du pays s'efforcent de vaincre la violence.

Le mot clé pour comprendre la violence en Bolivie est "changement", a dit Jaime Bravo, membre de l'Eglise évangélique luthérienne de Santa Cruz de la Sierra, à la délégation de "Lettres vivantes" une délégation oecuménique, dont les membres venaient d'Allemagne, d'Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Kenya et de Norvège.

Santa Cruz de la Sierra, première ville de Bolivie, est située dans l'est du pays. L'agriculture et la production de gaz et de pétrole en ont fait l'endroit le plus riche du pays, ce qui a permis à une petite élite de propriétaires fonciers et d'entrepreneurs de lancer un mouvement séparatiste.

Selon Jaime Bravo, de profonds changements sont intervenus en Bolivie ces dernières années. Sa démocratie s'est renforcée et profite désormais également à la majorité de la population auparavant négligée par le gouvernement. Elle comprend 36 peuples autochtones, parmi lesquels les Aymaras, les Quechuas et les Guaranis.

Une nouvelle Constitution ayant donné davantage de droits à la population autochtone a été approuvée par 60 % des électeurs lors d'un référendum organisé en janvier dernier, mais une minorité, constituée pour l'essentiel des élites urbaines aisées, s'y oppose. La polarisation entre les deux éléments de la société était si forte qu'elle a amené la Bolivie au bord de la guerre civile en 2008, a affirmé Jaime Bravo.

Pour le pasteur Luis Cristobal Alejo, président de l'Eglise évangélique luthérienne, la violence économique, ethnique et de genre à laquelle est confronté le pays se voit jusque dans les Eglises.

De son côté, l'évêque Javier Rojas, de l'Eglise évangélique méthodiste, affirme que depuis 2003, lorsque les protestations sociales ont contraint le président Gonzalo Sanchez de Lozada à la démission, le peuple bolivien est sur la route d'une "refondation de la Bolivie pour le nouveau millénaire".

L'évêque Rojas, dont les fidèles sont essentiellement d'origine aymara, a salué le projet du président Evo Morales de constituer un Etat plurinational. Evo Morales, lui-même un Aymara, est le premier autochtone à avoir été élu président du pays, en décembre 2005.

Dans ce contexte de tensions politiques, l'Eglise s'inquiète des violences ethniques et de la violence entre hommes et femmes. Elle est également préoccupée par le fossé qui sépare riches et pauvres et par le pillage des ressources naturelles du pays, qui constitue également une forme de violence, a expliqué Rojas.

"Nous devons promouvoir un changement de spiritualité à la fois chez les femmes et chez les hommes, tout en encourageant la réflexion théologique pour approfondir ce que signifie être à l'image de Dieu", a déclaré la pasteure allemande Verena Grüter. (source : COE)


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