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du 9 au 15 août 2009 (semaine 33)
 

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2009-08-15 -
LES ANGLICANS ET LES RISQUES D'UN SCHISME


Dans un effort extrême pour éviter un schisme parmi ses fidèles, l'archevêque de Canterbury et primat de la Communion anglicane Rowan Williams a demandé de l’aide même au Vatican. Celui-ci est tout de suite venu à son secours.

La demande d’aide, implicite, se trouve dans un texte publié par Williams le 27 juillet sur son site web, sous le titre "Communion, covenant et notre avenir anglican".

L’aide du Vatican s’est manifestée par un article de "L'Osservatore Romano" du lendemain et une déclaration du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens du 29 juillet.

S’adressant aux 77 millions d’anglicans du monde, Williams a pris acte du fait que le danger de schisme est réel parmi eux, surtout après les résolutions approuvées à la mi-juillet par les anglicans des Etats-Unis, appelés épiscopaliens. Mais il les a exhortés à tout faire pour rester unis. Pour les persuader, il a aussi évoqué le désastre qui en résulterait pour l'œcuménisme, c’est-à-dire pour la démarche d'union avec les autres Eglises et communautés chrétiennes, et en premier lieu avec l’Eglise catholique.

Le Dr Williams a souligné que les résolutions approuvées par les anglicans d'Amérique à Anaheim, en Californie, sont en effet en contradiction profonde avec la doctrine et la pratique des catholiques et des orthodoxes, ainsi qu’avec l’opinion de beaucoup d’anglicans.

Elles concernent l'homosexualité. Une première résolution a établi que tous les baptisés peuvent accéder au sacerdoce et à l'épiscopat, y compris donc les hommes et les femmes qui entretiennent des relations avec des personnes du même sexe. Une seconde résolution a décidé que les mariages d’homosexuels seraient bénis dans le cadre d’une liturgie spéciale.

Le Dr Williams a objecté que le mariage d’homosexuels n’a aucun fondement dans la Sainte Ecriture. Et que la Communion anglicane doit s’en tenir uniquement à celle-ci, sans suivre des règles sociales changeantes qui, par exemple, permettent dans six États américains de marier des couples homosexuels. Et, à plus forte raison, sans admettre au sacerdoce et à l'épiscopat des hommes et des femmes qui vivent avec des personnes du même sexe.

Pour éviter ce schisme et d’autres possibles, Williams a proposé aux 44 provinces qui composent la Communion anglicane de signer un "Covenant", un accord sur l'orthodoxie biblique. Les chemins de ceux qui signeront et de ceux qui ne signeront pas se sépareront, mais pas tout à fait. D’une part il y aura ceux qui s’en tiendront à la tradition biblique, partageront une vision commune de la doctrine et de la pratique anglicane, se sentiront membres d’une fraternité plus large avec les autres Eglises et communautés chrétiennes. D’autre part il y aura ceux qui donneront la priorité aux décisions de leur propre communauté et concevront la communion anglicane comme une libre fédération de corps indépendants, s’appuyant simplement sur une histoire culturelle commune.

De toute façon les fidèles pourront signer individuellement le "Covenant" au cas où leur province ne le ferait pas. Et en tout cas – a souligné Williams – seuls les signataires de l’accord prendront part aux rencontres œcuméniques en qualité de représentants de la communion anglicane, pour que les autres Eglises et communautés chrétiennes sachent toujours qui sont et ce que pensent ceux avec qui elles seront amenés à dialoguer.

Quelques heures après la diffusion du texte de l'archevêque de Canterbury, "L'Osservatore Romano" en donnait une vaste synthèse, sous le titre : "Deux manières différentes d’être anglican". Le compte-rendu était clairement solidaire de l’effort de Williams pour endiguer l’éclatement de la communion anglicane.

Encore plus explicite dans son soutien à Williams, la déclaration publiée le 29 juillet par le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, présidé par le cardinal Walter Kasper, s’achevait ainsi : "Notre prière est que la Communion anglicane puisse, même dans cette situation difficile, trouver un moyen de maintenir son unité et son témoignage du Christ en tant que Communion mondiale". (information : Chiesa)

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