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du 16 au 22 août 2009 (semaine 34)
 

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2009-08-22 -
DEUX PRÊTRES BURKINABÉ EN ALGÉRIE


Dans l'Algérie peuplée à 99,99% de musulmans, deux prêtres burkinabé animent les petites communautés chrétiennes. Le P. Jean-Paul Kaboré, à Blida au nord de l'Algérie et le P. Anselme Tarpaga , en plein désert , à 800 km de la capitale.

Originaire de Koupéla au Burkina-Faso, le P. Anselme Tarpaga a été ordonné prêtre il y a un peu plus d'un an. L'Algérie est son premier poste et il est affecté dans le diocèse du Sahara, le diocèse le plus grand du monde (géographiquement) après celui qui vient d'être érigé en Sibérie. Grand diocèse qui accueille seulement 12 catholiques actifs sur une population de plus de 250.000 âmes.

Il présente ainsi son ministère :

" Ici, on est dans une situation où on ne peut pas évangéliser. L'évangélisation n'est pas notre premier objectif. D'ailleurs, la loi l'interdit carrément. Nos activités sont beaucoup plus orientées vers le social. Malheureusement, on soupçonne souvent que derrière cette « gentillesse » on veuille faire du prosélytisme."

" L'évangélisation, ce n'est pas seulement faire des chrétiens, mais aussi faire connaître qui sont ces derniers. Quand l'Algérien me voit, il sait que je suis chrétien et prêtre. A travers moi, certains chercheront par exemple à savoir qui est Jésus. Déjà, être la face du Christ parmi ce monde, c'est déjà quelque chose. Le chrétien est appelé à aimer tout le monde. On n'est pas là seulement pour les chrétiens, mais pour toute l'humanité. Nous devons montrer chaque jour l'Amour universel de Dieu pour tous."

" L'Eglise ne doit pas monopoliser les prêtres pour les seuls chrétiens. Le prêtre, c'est celui-là qui doit être au service de tout le monde. C'est ce que nous essayons de faire."

" J'ai rencontré des Algériens chrétiens-catholiques. Il faut savoir que c'est une situation très difficile à vivre tant pour eux que pour nous. Ces derniers ne peuvent clairement se manifester au risque d'être rejetés. La réalité est là et il ne faut pas pousser les gens aux martyr-volontaristes."

" En tant que jeune Père, il y a toujours cette nostalgie de retourner chez soi. J'ai prêché à la grande cathédrale de Nairobi au Kenya devant des milliers de fidèles. Quand il y autant de fidèles devant soi, on a la satisfaction. Ici, ont est appelé à dire la messe dans une petite chapelle, souvent avec deux ou trois personnes. Ce n'est pas la même chose. Mais cette situation nous aide à mûrir et à approfondir notre vocation, à réfléchir. C'est un avantage malgré cette absence de chorales si dynamiques du Burkina et d'ailleurs."

En Algérie, il reconnaît que sa mission est exaltante parce que, dit-il, "on rend des gens heureux au nom de notre foi". Pour lui, cela va amener certains Algériens à "connaître la source de notre joie, Jésus" et amener d'autres Algériens à approfondir leur propre foi au nom de cette amitié qui naît entre chrétiens et musulmans.

" En Algérie pour dire qu'on peut être différents sans être ennemis, qu'on peut vivre au milieu des musulmans sans être frustré, sans avoir de la haine dans son coeur. Je me sens très heureux ici, parce que beaucoup d'Algériens m'aiment et cela m'aide beaucoup". (source : Allafrica)


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