Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 16 au 22 août 2009 (semaine 34)
 

-
2009-08-22 -
QUI PEUT SAUVER L'IRAK SINON LES IRAKIENS

L´archevêque catholique latin de Bagdad a mis en garde l´Union Européenne, lui demandant de ne pas accueillir à dessein que des réfugiés irakiens de confession chrétienne: Une telle politique équivaudrait à lancer un appel aux chrétiens à fuir."

Pour Mgr Jean Benjamin Sleiman, "cela déstabilise la communauté chrétienne locale et, avant tout, cela divise la société irakienne".

Dans une interview accordée à la dernière édition de la revue allemande "Publik-Forum", salue évidemment le fait que l´Union Européenne accueille des réfugiés. Mais il estime que l´UE doit surtout faire valoir son influence sur le gouvernement irakien afin que davantage soit fait contre la violence. "Cela a eu des effets dans le passé. C´est ainsi que sous la pression européenne, le gouvernement irakien a envoyé des soldats à Mossoul pour empêcher que des gens soient chassés de leur maison".

A ses yeux, l´UE doit renforcer son aide pour aider à reconstruire le pays, pour créer de nouvelles places de travail et mettre sur pied le système judiciaire.

L´archevêque latin de Bagdad plaide pour qu´on aide les Irakiens à s´en sortir eux-mêmes, "car finalement, personne ne peut sauver l´Irak, si ce ne sont les Irakiens eux-mêmes!"

Mgr Sleiman constate que le gouvernement irakien n´est pas encore en mesure de garantir la sécurité dans tout le pays même si en général la situation sécuritaire s´est améliorée. Les attentats, qui sèment la peur et la terreur, frappent aussi bien les chrétiens que les musulmans, insiste-t-il. S´il y a des attentats contre des églises, précise-t-il, il y en a aussi contre des mosquées, qu´elles soient sunnites ou chiites, et les bombes visent aussi les marchés. "La violence frappe tout un chacun, pas seulement les chrétiens!"

Le grand défi qui se présente à l´Irak est la préservation de son unité, souligne-t-il. "Il y a des forces qui veulent séparer le pays sur des lignes politiques, ethniques et religieuses, et suscitent de la violence pour travailler contre la réconciliation des divers groupes".

Mais il y également encore des "îlots de coexistence et d´amitié". Ainsi, relève-il, on peut voir, lors d´enterrements ou de mariages, qu´il y a toujours des musulmans présents parmi les participants et les invités. Pour Mgr Sleiman, "tous les groupes ont quelque chose en commun: la peur!".

Dans le travail social que mène quotidiennement l´Eglise, notamment sous l´égide de la Caritas locale, la réconciliation est mise en avant et a une grande valeur. Dans les programmes de l´Eglise en faveur des enfants sous-alimentés, les personnes aidées sont à 70% des musulmans, relève-t-il, "et dans nos hôpitaux, il n´y a pas non plus de discrimination". (source : KNA et Apic)

Retour aux dépêches