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FlashPress - Infocatho
du 01 au 03 septembre 2009 (semaine 36)
 

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2009-09-03 - A l'audience du 2 septembre
UN VÉRITABLE GUIDE POUR LES FIDÈLES DE NOTRE TEMPS.

R
eprenant ses catéchèses sur les écrivains de l'Église d'Orient et d'Occident, Benoît XVI s'est arrêté sur saint Odon, Abbé de Cluny. " Comme dans un miroir, nous voyons dans leur vie et dans leurs écrits ce que signifie être chrétiens."

" Chers frères et sœurs, Après une longue pause, je voudrais reprendre la présentation des grands écrivains de l'Eglise d'Orient et d'Occident à l'époque médiévale, car, comme dans un miroir, nous voyons dans leur vie et dans leurs écrits ce que signifie être chrétiens. Je vous propose aujourd'hui la figure lumineuse de saint Odon, abbé de Cluny : celle-ci se situe dans le Moyen-âge monastique qui vit la surprenante diffusion en Europe de la vie et de la spiritualité inspirées par la Règle de saint Benoît.

" Il y eut au cours de ces siècles une prodigieuse apparition et multiplication de cloîtres qui, se ramifiant sur le continent, y diffusèrent largement l'esprit et la sensibilité chrétienne. Saint Odon nous reconduit, en particulier, à un monastère, Cluny qui, au Moyen-âge, compta parmi les plus illustres et célébrés et qui, aujourd'hui encore, révèle à travers ses ruines majestueuses les signes d'un passé glorieux en raison de l'intense attachement à l'ascèse, à l'étude, et, de façon particulière, au culte divin, entouré de dignité et de beauté.


" Odon fut le deuxième abbé de Cluny.... Il était encore adolescent, âgé d'environ 16 ans, lorsqu'au cours d'une veillée de Noël, il sentit s'élever spontanément de ses lèvres cette prière à la Vierge : « Notre Dame, Mère de miséricorde qui en cette nuit as donné à la lumière le Sauveur, prie pour moi. Que ton enfantement glorieux et singulier soit, ô Très pieuse, mon refuge » (Vita sancti Odonis, I, 9 : PL 133, 747). L'appellation « Mère de miséricorde », avec laquelle le jeune Odon invoqua alors la Vierge, sera celle avec laquelle il aimera ensuite s'adresser à Marie, l'appelant également « unique espérance du monde,...

..." Pendant l'été 942, il tomba malade. Se sentant proche de la fin, il voulut à tout prix revenir auprès de saint Martin à Tours, où il mourut pendant l'octave du saint, le 18 novembre 942.

" Son biographe, en soulignant chez Odon la « vertu de la patience », offre une longue liste de ses autres vertus, telles que le mépris du monde, le zèle pour les âmes, l'engagement pour la paix des Eglises. Les grandes aspirations de l'abbé Odon était la concorde entre les rois et les princes, l'observance des commandements, l'attention envers les pauvres, l'amendement des jeunes, le respect des personnes âgées (cf. Vita sancti Odonis, I, 17 : pl 133,49).

..." Dans un passage d'un sermon en l'honneur de Marie de Magdala, l'abbé de Cluny nous révèle comment il concevait la vie monastique : « Marie qui, assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole avec l'esprit attentif, est le symbole de la douceur de la vie contemplative, dont la saveur, plus on la goûte, pousse l'âme à se détacher encore davantage des choses visibles et des tumultes des préoccupations du monde » (In ven. S. Mariae Magd., pl 133, 717).

" C'est une conception qu'Odon confirme et développe dans ses autres écrits, desquels transparaissent l'amour de l'intériorité, une vision du monde comme étant une réalité fragile et précaire dont il faut se détacher, une inclination constante au détachement des choses ressenties, comme étant source d'inquiétude, une sensibilité aiguë pour la présence du mal chez les différentes catégories d'hommes, une profonde aspiration eschatologique. Cette vision du monde peut apparaître assez éloignée de la nôtre, toutefois celle d'Odon est une conception qui, voyant la fragilité du monde, valorise la vie intérieure ouverte à l'autre, à l'amour du prochain, et précisément ainsi transforme l'existence et ouvre le monde à la lumière de Dieu.

" Une attention particulière doit être portée à la « dévotion » au Corps et au Sang du Christ qu'Odon, face à une négligence répandue qu'il déplorait vivement, cultiva toujours avec conviction. Il était en effet fermement convaincu de la présence réelle, sous les espèces eucharistiques, du Corps et du Sang du Seigneur, en vertu de la transformation « substantielle » du pain et du vin.

..." Seul celui qui est uni spirituellement au Christ peut participer dignement à son Corps eucharistique : dans le cas contraire, manger sa chair et boire son sang ne serait pas un bienfait, mais une condamnation (cf. ibid. XXX, pl 133, 575). Tout cela nous invite à croire avec une force et une profondeur nouvelles à la vérité de la présence du Seigneur. La présence du Créateur parmi nous, qui se remet entre nos mains et nous transforme comme il transforme le pain et le vin, transforme ainsi le monde.

..." Ici apparaît un trait du saint abbé presque caché à première vue sous la rigueur de son austérité de réformateur : la profonde bonté de son âme. Il était austère, mais surtout il était bon, un homme d'une grande bonté, une bonté qui provient du contact avec la bonté divine.

..." Nous voulons espérer que sa bonté, la joie qui provient de la foi, unies à l'austérité et à l'opposition aux vices du monde, toucheront aussi notre cœur, afin que nous aussi puissions trouver la source de la joie qui jaillit de la bonté de Dieu. (source : VIS)


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